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Abou Dhabi, escale de la difficile opération française d’évacuation de réfugiés afghans

Débarquement de personnes évacuées d’Afghanistan sur la base française d’Al-Dhafra, à Abou Dhabi, le 23 août. BERTRAND GUAY / AFP

Ils ne soufflent mot, mais leur pas lent et leurs mines fatiguées en disent long. Cent quatre-vingt-cinq Afghans identifiés comme vulnérables, dont 33 enfants, sont arrivés lundi 23 août peu après 18 heures, heure locale, sur la base aérienne française d’Abou Dhabi. L’appareil militaire A400M, dont ils descendent en une longue file, a décollé en début d’après-midi de Kaboul, pour fuir la capitale désormais contrôlée par les talibans. La plupart des passagers ont un modeste bagage, en raison d’un départ précipité. On compte nombre de familles et six bébés.

Depuis la chute du régime soutenu par les Occidentaux le 15 août, ce vol constitue la 14e rotation sous pavillon français entre la capitale afghane et l’immense base émiratie d’Al-Dhafra – dont l’emprise tricolore occupe une petite portion du territoire. La troisième de la journée. C’est aussi, malgré la détresse et l’exode, un motif de soulagement pour les deux ministres français venus apporter ce lundi leur soutien aux opérations d’exfiltration. « Un exploit, chaque vol est un exploit », observe sur le tarmac Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie. « Nous sommes très fiers de vous accueillir », dira un peu plus tard Florence Parly, la ministre des armées, à des réfugiés installés dans un immense hangar militaire.

Conditions extrêmes

Dehors, la température est stable au-dessus de 40 °C. A l’intérieur, la climatisation tourne à plein régime. Après différentes formalités médicales et consulaires, dans une halle voisine servant d’habitude à stocker matériels et fret, les Afghans se reposent quelques heures avant de poursuivre leur voyage. De temps à autre, des avions de chasse survolent la base militaire à basse altitude. Ici, 180 militaires français prennent d’ordinaire soin de sept Rafale stationnés dans les Emirats. Des renforts ont été dépêchés sur place pour bâtir ce pont aérien.

A ce rythme, la France, qui rechigne à fixer le moindre objectif, à la différence des Britanniques (20 000, dont 5 000 la première année) et des Canadiens (20 000), devrait avoir exfiltré un peu plus de 2 000 personnes mercredi, des réfugiés pour l’essentiel, pour à peine 100 Français, dans des conditions toujours extrêmes. Des milliers d’Afghans exposés ou menacés auraient fait part auprès des autorités françaises de leur volonté de partir. Mais on s’agace à Paris des chiffres brandis par d’autres capitales, tout en marchant sur des œufs. « Nous ne savons pas de combien de temps nous disposons. Tout cela peut s’interrompre à tout instant », dit une source impliquée dans les opérations.

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