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Inquiétudes autour d’un accord entre la Biélorussie et la Géorgie

Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, le 9 août 2021 à Minsk. ANDREI STASEVICH / AP

L’accord, entré en vigueur au creux de l’été, aurait pu passer inaperçu. Il est désormais au cœur d’un scandale en Géorgie, et pourrait mettre en péril la vie des exilés biélorusses venus se réfugier dans le pays pour fuir la répression du régime d’Alexandre Loukachenko. Un accord de coopération entre les services de sécurité géorgiens et le KGB, les services secrets biélorusses, est appliqué depuis le 1er août. Il prévoit que les deux pays s’échangent des informations « sur le terrorisme, les organisations extrémistes et séparatistes, et des individus spécifiques qui préparent des actions terroristes ou d’autres actions menaçant la sécurité des Etats ». Le document a été signé en 2016, mais l’une des clauses stipule qu’il entre en vigueur le premier jour du mois suivant l’échange des notes diplomatiques officielles, ce qui implique que cet échange a eu lieu en juillet.

Si la coopération entre les Etats en matière de prévention de la criminalité est monnaie courante, la survenue d’un tel accord au moment où le régime biélorusse mène une répression effrénée contre ses opposants a semé la stupéfaction en Géorgie et à l’international. « Nous sommes horrifiés, s’est indigné le parti d’opposition géorgien Droa. Cela légitime le régime terrible et illégitime de Loukachenko, responsable de milliers de morts, mais cela met aussi en danger la vie des Biélorusses ici ».

Au Parlement européen, la députée allemande Viola von Cramon (Ecologiste) a dénoncé une coopération « effrayante ». « Pourquoi la Géorgie la met-elle en œuvre cinq ans après, alors que tous les autres pays du monde ont renoncé à coopérer avec la Biélorussie ? » Abasourdi, Linas Linkevicius, ancien ministre lituanien des affaires étrangères, a même cru à une « blague ». « Si c’est vrai, cela ne signifiera qu’une chose : le chemin de la Géorgie vers l’Union européenne et l’OTAN sera très nuageux », a-t-il déclaré sur Twitter.

La Maison de défense des droits de l’homme à Tbilissi (HRHT) s’alarme des répercussions que cela pourrait avoir sur les ressortissants biélorusses réfugiés en Géorgie. « Nous ne voulons pas qu’ils soient réprimés jusqu’ici, souligne Natia Tavberidze, coordinatrice du HRHT. Arrestations sur la base d’accusations forgées de toutes pièces, persécution et harcèlement… C’est exactement de cette manière que les opposants, les défenseurs des droits humains ou les médias sont attaqués par le gouvernement biélorusse. »

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