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Stéphane Sparagna : « J’ai envie de relever un nouveau défi »

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Tu es né le 17 février 1995 à Marseille. Qu’est-ce que tu peux nous dire sur ton enfance dans la cité phocéenne ?

J’ai grandi à Saint-Loup, dans le sud de Marseille. J’ai eu une enfance relativement normale, sans problème. J’étais souvent en famille, tout le temps avec mes amis…

Tu es un grand fan de l’OM encore aujourd’hui. Comment c’est venu ?

C’est de père en fils ! Quand tu viens de Marseille, automatiquement tu es fan de l’OM. Mon père et mon grand-père m’emmenaient aux matchs quand j’étais petit. Au début, j’allais à Ganay parce que c’est tranquille. En grandissant, j’allais au virage nord chez les Fanatics avec mes cousins et mes amis. Jusqu’à l’année dernière, quand j’étais à Marseille, j’allais voir un match dès que je le pouvais.

Quel est ton premier souvenir de football ?

Je pense que c’est le 5-1 contre La Corogne en Coupe Intertoto, au Vélodrome. C’est le premier souvenir qui m’a vraiment marqué. Il y avait une ambiance de fou au stade ! Après, c’est vrai que le parcours de l’OM en Coupe UEFA en 2004 avait été spécial avec Drogba et son fameux dribble contre Newcastle. Je me souviens aussi du titre de champion de France en 2010. Avec mon équipe, on devait partir avant la fin du match pour faire le public sur un plateau d’après-match. Mais avec le titre, on a décidé de ne pas y aller et on a bien fait. Je me rappelle encore du feu d’artifice !

Quand tu étais petit, qui était ton idole ?

Idole, c’est un bien grand mot. L’un de mes entraîneurs en débutant m’appelait Van Buyten parce que par rapport aux autres j’étais jeune et costaud (rires). À l’époque, il jouait en défense centrale à l’OM, comme moi.

Parle-nous de tes premiers contacts avec le ballon rond.

J’ai commencé à l’USPEG, un club familial de Saint-Loup. J’ai fait beaucoup de tournois avec ce club. Là-bas, tout le monde se connaît. Après le match, il y le repas… Les parents restent ensemble… Encore aujourd’hui, je continue d’y aller. Par la suite, j’ai rejoint l’OM très rapidement, en deuxième année de débutant.

Tu es défenseur central. Ça a toujours été le cas ?

J’ai toujours été défenseur central. J’étais le grand de l’équipe, donc ça s’est fait naturellement. En plus, ça ne me déplaisait pas de jouer derrière.

En 2008, tu intègres le centre de formation de l’OM. Raconte-nous.

À l’OM, chaque année, j’ai toujours été en équipe une donc j’ai pu intégrer le centre. Au niveau scolaire, on avait des cours aménagés. Une navette venait nous chercher le matin et nous ramenait chez nous le soir.

Parle-nous de tes premiers pas au centre de formation. Comment arrives-tu à concilier le foot et l’école ?

J’ai eu la chance d’être au collège dans l’établissement qui avait un partenariat avec l’OM. Ce qui fait qu’entre la sixième et la troisième, je n’ai pas connu le moindre changement. Je dormais chez moi, j’étais près de ma famille… Au lycée, je suis parti dans l’établissement lié à l’OM qui était proche du centre. De huit à dix heures, on avait cours. Ensuite, entraînement. L’après-midi, de treize heures à dix-sept heures, on était en cours et le soir, en fonction de notre planning, on pouvait avoir un deuxième entraînement.

Est-ce que le fait d’avoir ta famille à proximité a pu t’empêcher de douter à certains moments ?

Oui, clairement. Quand je n’avais pas entraînement, je pouvais retrouver ma famille ou mes amis. J’ai toujours fait passer l’école avant le foot. C’était important pour moi de pouvoir assurer à côté du foot. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Dans ma tête, à la base, je partais pour faire kiné, pas joueur de foot (rires). Je me rappelle de certains joueurs qui venaient des Antilles. Pendant leur temps libre, ils n’avaient personne à voir. Ça a dû être vraiment compliqué pour eux. Je pense que pour un joueur en centre de formation, c’est un plus énorme d’avoir ses proches à ses côtés.

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« Contre Bastia, je ne voulais pas sortir ! »

Stéphane Sparagna lors de ses débuts face à BastiaCredit Photo – Icon Sport

Tu fais toutes tes classes à l’OM. En 2014, Marcelo Bielsa débarque à Marseille. En quoi son arrivée est-elle déterminante pour ta carrière ?

Au départ, ça n’a pas vraiment changé quelque chose. L’année d’avant, les U19 venaient de descendre en DH. L’objectif, c’était de remonter. C’est ce qu’on a fait. À la suite de ça, Diego Reyes, l’adjoint de Marcelo Bielsa, est mandaté pour venir voir les matchs des U17, des U19 et de la réserve afin de créer un groupe « élite ». Ce groupe allait devoir démontrer les exercices aux pros avant chaque entraînement. J’ai joué comme j’avais l’habitude de le faire, et j’ai eu la chance d’être retenu pour intégrer ce groupe. Dans ma tête, à ce moment-là, je ne me dis jamais que je vais goûter au monde professionnel.

Détaille-nous un peu la méthode d’entraînement de Marcelo Bielsa pendant cette avant-saison.

Le groupe élite arrivait avant tout le monde. On préparait l’entraînement avec les adjoints du coach à l’occasion d’une première séance. Ensuite, on devait montrer l’exemple aux pros pendant leur séance, tout en participant. Ça m’est arrivé de même faire une troisième séance dans la foulée pour préparer les exercices du lendemain. C’est vraiment différent, la charge de travail est beaucoup plus élevée. Toutes ces vidéos, c’était nouveau pour nous. Tout était calculé, tout était ciblé… Pour nous, c’était un plaisir car on touchait au monde professionnel. Parfois, c’était difficile physiquement mais quand tu es jeune, tu ne ressens pas la fatigue.

Est-ce que tu sens que les jeunes vont pouvoir se faire une place dans l’équipe ?

Moi, personnellement, je n’ai pas pensé ça. Après, quand tu montes avec les pros, ça reste quand même une opportunité pour te montrer. En étant bon sur le terrain, tu as des chances de plaire au coach. Et forcément, dans ta tête, tu te dis que tu peux avoir une carte à jouer. Mais l’OM, c’est un gros club. Donc ce n’est pas parce que tu t’entraînes avec les pros que tu vas te faire une place avec eux.

Pendant la préparation, tu joues un peu. Qu’est-ce que ça t’a fait de te retrouver au milieu des Mandanda, Payet, Gignac… ?

Je ne m’y attendais pas du tout. Habituellement, ces joueurs, je les voyais à la télé ou depuis les tribunes (rires). D’un coup, je me suis retrouvé à jouer avec eux. C’est sûr que c’est spécial. Après les premiers entraînements et le premier match amical, tu passes le cap. Tu fais abstraction, et tu joues.

Pour le premier match de la saison, l’OM se déplace à Bastia. Tu es titulaire. Comment as-tu appris la nouvelle ?

Je l’ai appris pendant la semaine. Les joueurs en parlaient un peu. À l’entraînement, il y avait une équipe « titulaire » et une équipe « remplaçante ». Toute la semaine, je faisais partie des titulaires. Après, pour moi, ça ne voulait rien dire. Je n’allais pas l’être pour autant lors du match. C’est la veille du match que j’ai vraiment compris que j’allais jouer. Au début, je n’y croyais pas.

Sur le coup, qu’est-ce que tu ressens ?

Je me suis dit que je devais assurer (rires) ! Je n’avais pas le droit à l’erreur. Je me suis mis dans ma bulle, j’ai tout misé sur la concentration et je savais que je devais me donner à fond.

Comment as-tu séduit Marcelo Bielsa ?

Honnêtement, je ne sais pas (rires) ! Je suis resté moi-même, je me suis donné à fond à chaque entraînement. Peut-être que ce que j’ai pu produire à l’entraînement lui a plu. Bielsa, c’est un entraîneur qui ne parle pas énormément. Une fois, il est venu me complimenter quand j’ai été sélectionné avec la France.

Débuter à Bastia, dans une ambiance un peu hostile, est-ce que ça a pu être un poids pour toi d’une certaine manière ?

Débuter au Vélodrome, ça doit être pire. Tu n’as pas le droit à l’erreur (rires). Je pense que c’est plus simple de débuter à l’extérieur plutôt qu’au Vélodrome. Après, Bastia ça reste à part. Mais en tant que Marseillais, j’étais habitué à ça. Donc ça n’a pas été problématique.

Parle-nous de ton match.

Je voulais jouer simple et efficace. Je devais respecter les consignes du coach et ce qu’on avait fait à l’entraînement. Surtout, je ne voulais pas faire d’erreur. À la mi-temps, Franck Passi est venu me demander comment j’allais. J’avais les ischios et les mollets qui me tiraient un peu. Le staff n’a pas voulu prendre le moindre risque, et j’ai été remplacé. Moi, je ne voulais pas sortir !

À ce moment-là, tu n’es pas trop frustré ?

Sur le coup, je me suis dis que j’aurais mieux fait de me taire. Peut-être que je n’aurais pas dû être honnête ! C’est un peu un regret. Après, ce qui est fait est fait. On ne va pas réécrire l’histoire.

En fin de mercato, l’OM recrute Dória. Comment tu le prends sur le moment ?

On sait que l’OM est un gros club, qui aime les « noms ». Quand tu es à l’OM, tu sais très bien qu’il va y avoir des arrivées. Il faut arriver à faire son trou. Quand il est arrivé, ça n’a rien changé pour moi. Faire des apparitions avec les pros, c’était déjà du bonus pour moi.

« La Juventus, c’est mon match référence »

Stéphane Sparagna a guidé la France au Tournoi de Toulon en 2015Credit Photo – Icon Sport

Tes débuts au haut niveau te permettent tout de même de toucher au niveau international. En octobre 2014, tu es sélectionné avec les Bleus chez les U20 par Francis Smerecki. Comment as-tu appris ta convocation ?

Un jour, je suis arrivé à l’entraînement et on m’a dit que j’avais été présélectionné avec la France. Faire partie d’une présélection, ça veut tout dire et ça ne veut rien dire à la fois. Pour moi, c’était une bonne chose, mais je ne m’attendais pas à être sélectionné. C’est quand j’ai vu mon nom sur la liste officielle que j’ai réalisé. Sur le coup, c’est une fierté. C’est la récompense de tout le travail effectué.

Au même moment, des rumeurs font état d’un intérêt d’Arsenal. Éclaire-nous sur ça.

Oui, je m’en rappelle… Après, vrai ou faux, je ne sais pas. J’étais très jeune à ce moment-là. Tout ce milieu médiatique, je ne le connaissais pas. En tout cas, personne ne m’a appelé. Je ne sais même pas si le club a été contacté !

Au fil de la saison, tu joues un petit peu moins. Pourquoi ?

Franchement, je n’ai pas de raison particulière à te donner. L’équipe première était très compétitive. C’était difficile de jouer avec l’équipe en place. J’alternais un petit peu avec la réserve, donc on va dire que je ne faisais pas encore partie intégrante de l’équipe première à 100%.

En fin d’année, tu remportes la CFA2 avec la réserve de l’OM. C’était important pour toi d’obtenir cette montée en CFA ?

Faire une montée, c’est toujours bien, notamment pour un CV. En plus, en faisant du groupe élite, je n’avais pas le droit à l’erreur lorsque je jouais en réserve puisque le match était revisionné par le staff de Marcelo Bielsa. Cette pression nous poussait à être performant à tous les matchs. Je pense que c’est ce qui a fait que l’équipe a bien tourné. La plupart des joueurs de l’équipe s’entraînaient avec les pros. Ça s’est ressenti sur le terrain. On se régalait. C’était un vrai groupe de potes.

Finalement, le premier mai 2015, tu signes pro à l’OM. Sur le moment, qu’est-ce que tu ressens ?

Signer pro à l’OM en étant de Marseille, c’est une fierté. Ça n’est pas donné à tout le monde. J’étais vraiment content, mais je me suis dit que ça n’était pas un aboutissement. C’était le commencement de tout. Le vrai travail allait commencer pour moi.

En sélection, tu disputes le Tournoi de Toulon dans la foulée dans la peau d’un capitaine. Tu marques en finale et la France remporte la compétition. Parle-nous de cette aventure.

J’ai passé deux semaines incroyables. On avait l’équipe la plus jeune du tournoi. Certains étaient déjà pros. Là encore, on formait un groupe d’amis. Je pense que c’est ça qui a fait la différence. Tout le monde était soudé. Je n’ai manqué que le match contre les Pays-Bas à cause d’une suspension. J’ai eu la chance de marquer contre les États-Unis lors du match d’ouverture et en finale contre le Maroc. Je ne garde que d’excellents souvenirs de ce tournoi.

Quand tu reviens au club lors de la reprise, est-ce que tu sens que tu as pris une nouvelle dimension ?

Oui, j’étais en pleine confiance. Je ne pouvais pas rêver mieux avant de débuter une nouvelle saison. Que ce soit sur le plan physique ou sur le plan mental, tout allait pour moi.

L’OM se prépare pour une nouvelle saison. La Juventus se déplace au Vélodrome, une semaine avant la reprise du championnat. Tu es titulaire, et tu fais forte impression. Parle-nous de ce match.

C’est mon match référence ! Même si ce n’est qu’un amical, tu affrontes l’une des meilleures équipes d’Europe. Se confronter à une telle équipe et tenir la route, c’est rassurant et ça donne de la confiance. Derrière, tu sens que tu as une carte à jouer.

Qu’est-ce que ça t’a fait de jouer contre Buffon, Bonucci, Pogba ou Dybala ?

Avant le match, tu te poses des questions ! Tu te dis que tu vas jouer contre Pogba, Bonucci, Buffon… Normalement, tu les prends à FIFA (rires) ! Pendant les cinq premières minutes du match, ça allait plus vite que d’habitude, il a fallu s’adapter. Mais après, j’ai fait abstraction. Je savais ce que j’avais à faire. Si Bielsa m’avait aligné, c’est que j’étais prêt.

Est-ce qu’à ce moment-là, tu te dis que tu peux prétendre à une place de titulaire à l’OM ?

Oui, surtout que j’avais fait presque tous les matchs amicaux. En Turquie, ça s’était bien passé lors du stage d’avant-saison. Avant le match contre la Juve, on avait rencontré une équipe italienne. Les joueurs qui allaient jouer ce match-là n’allaient pas jouer contre la Juve. Et je n’ai pas été retenu, justement pour pouvoir jouer contre la Juve. Cette fois-ci, je faisais vraiment partie du groupe pro. J’étais sorti du groupe élite.

« Le départ de Bielsa a tout changé pour moi »

Stéphane Sparagna aux côtés de Lassana DiarraCredit Photo – Icon Sport

Tu es aligné d’entrée lors de la reprise du championnat face à Caen. L’OM s’incline ce jour-là, mais l’important est ailleurs puisque Marcelo Bielsa démissionne à l’issue du match. Parle-nous en.

Comme Nkoulou était suspendu, je savais que j’allais jouer ce match-là. Je joue, on perd un but à zéro… Et Bielsa part ! Ça m’a un peu coupé l’herbe sous le pied. J’étais en pleine confiance. Bielsa, c’est celui qui m’a lancé, celui qui me faisait confiance. Avec lui, je sentais que j’allais avoir un temps de jeu conséquent. Son départ, il a tout changé pour moi. Je ne lui en ai pas voulu. C’est le foot, ça arrive.

Qu’est-ce que tu retiens de ta collaboration avec Bielsa ?

Je ne garde que du positif de Marcelo Bielsa et de ses adjoints. Il m’a lancé en pro, j’ai énormément progressé au contact de son staff et de l’équipe en général. En m’entraînant avec Gignac, Payet, Imbula, Mendy ou Mandanda, j’ai progressé trois fois plus vite. Physiquement et tactiquement, je me suis vraiment amélioré avec lui.

Concrètement, qu’est-ce que l’arrivée de l’Espagnol Míchel change pour toi à ce moment-là ?

Un nouvel entraîneur arrive, avec une nouvelle tactique, une nouvelle méthode d’entraînement… On a tous senti qu’il privilégiait l’expérience à la jeunesse. Pour autant, je ne crache pas du tout sur lui. Il m’a donné beaucoup de temps de jeu. Après, Míchel c’est Míchel et Bielsa c’est Bielsa. C’est totalement différent.

Tu découvres l’Europe. En tout, tu participes à quinze matchs toutes compétitions confondues dans une saison compliquée pour l’OM. Parle-nous en.

J’ai été titulaire en Ligue Europa, en Ligue 1, en Coupe de France… J’ai pas mal joué sous ses ordres. Mais c’était vraiment une année très difficile. On était dans le ventre mou du championnat. Je pense que le départ de Bielsa a beaucoup compté. On avait perdu de nombreux joueurs au mercato… Ce sont les aléas du football. On ne peut rien y faire.

Cette saison-là, c’est aussi l’année de tes débuts avec les Bleuets. Mais ça ne s’est pas passé comme prévu pour toi. Raconte-nous.

Ouais, ça s’est mal passé (rires) ! Je suis appelé suite à la blessure d’Aymeric Laporte. Lors du premier match, j’étais sur le banc. Pour le deuxième, je suis titulaire en charnière centrale avec Presnel Kimpembe en Macédoine. Je le connaissais bien puisqu’on avait joué ensemble au Tournoi de Toulon. En première mi-temps, je me prends un carton jaune discutable. En seconde, un joueur file seul au but. Je lui fais croche-patte sans le vouloir… Ça m’a valu un deuxième jaune, et j’ai été expulsé.

Est-ce que tu penses que ce match t’as empêché de revenir chez les Espoirs par la suite ?

Oui, clairement. Ce rassemblement a été fatal pour moi. Après, il y avait une grosse concurrence. J’ai eu ma chance dans le malheur d’un joueur. Si j’avais flambé lors de ce rassemblement, je pense que j’aurais pu être rappelé. Forcément, ça a dû joué par la suite.

La saison d’après, tu es prêté à Auxerre. Pourquoi ?

Après notre saison très compliquée, je voulais vraiment jouer, faire une saison pleine, enchaîner les matchs… J’ai demandé à me faire prêter. J’ai le choix entre Amiens, qui vient de monter de National, et Auxerre. Mon choix se porte sur Auxerre parce que je me dis que c’est un ancien club de Ligue 1 qui est très structuré. À la sortie, on vit une saison très compliquée avec Auxerre et Amiens monte en Ligue 1 ! Comme quoi, ce sont des petits choix qui font une carrière.

En Ligue 2, tu fais une saison pleine. Parle-nous en.

J’ai fait une trentaine de matchs toutes compétitions confondues. C’était une saison aboutie sur le plan personnel. J’ai donné mon maximum sur le terrain. Après, à choisir, j’aurais préféré jouer la montée avec Amiens. J’aurais pu m’installer en Ligue 1 par la suite.

Viorel Moldovan, qui était en place quand tu es arrivé, a été remplacé par Cédric Daury en octobre 2016. Qu’est-ce que ça a pu changer pour toi ?

Pas grand chose, finalement. Je voulais juste jouer, être bon et engranger de l’expérience. Peu importe l’entraîneur. Je ne dis pas ça parce que j’étais prêté. Moi, tant que je joue, ça me va. Après, parfois, ce sont les entraîneurs qui font les joueurs. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte.

Tu n’as pas eu la possibilité de rester à Auxerre ?

Si. À la fin de l’année, Baptiste Malherbe, le directeur sportif, voulait que je signe définitivement à Auxerre. J’étais partant. Mais quelques jours après, il n’est plus en poste et c’est Cédric Daury qui le remplace. Selon mon agent, il cherchait un défenseur avec un autre profil et du coup, je n’ai pas rejoint Auxerre.

Tu reviens alors à l’OM alors que le club vient de connaître un changement de direction. Qu’en est-il de toi à ce moment-là ?

Mon agent parle avec Andoni Zubizarreta, le nouveau directeur sportif du club. Je pouvais rester, m’entraîner en pro mais j’allais probablement devoir jouer en CFA. Je n’ai pas compris. Je savais que je n’allais pas être titulaire. Mais après une saison pleine en prêt, je m’attendais à davantage de considération. Faire une saison pleine pour revenir en CFA, ça n’est pas intéressant. Moi, je voulais jouer.

« Je voulais montrer aux gens que je n’étais pas mort »

Stéphane Sparagna sous les couleurs de BoavistaCredit Photo – Icon Sport

Tu t’envoles donc pour le Portugal. Raconte-nous.

Boavista est arrivé très rapidement. Au départ, je n’étais pas très chaud. Mais j’allais avoir une visibilité qui allait me donner des opportunités. J’ai foncé. Dans la vie, il faut prendre des risques.

Tu découvres un nouveau pays, une nouvelle culture, une nouvelle langue… Parle-nous de ton adaptation.

Ce qui m’a aidé, c’est d’avoir côtoyé Bielsa (rires). La discussion arrive facilement. En plus, je suis quelqu’un de très sociable. Aussi, le directeur sportif parlait français, et certains de mes coéquipiers également. Je parlais bien anglais. Pour le portugais, je l’ai appris sur le tas, je n’ai pas pris de cours.

Quelles différences as-tu noté entre le football français et le football portugais ?

Ça n’est pas une critique, mais je trouve que le football français est beaucoup plus physique que le football portugais, qui est davantage technique. Au Portugal, il y a énormément de joueurs vifs, techniques et rapides.

Tu fais une première saison plutôt aboutie. Dis-nous en plus sur tes premiers pas dans le championnat portugais.

Ça se passe très bien. Je joue presque tous les matchs. Je joue surtout en défense centrale mais aussi en tant que milieu défensif parfois. J’ai vraiment bien aimé cette première saison au Portugal. Jouer contre Porto, Benfica, le Sporting, Braga… Le derby contre Guimarães… J’ai pris énormément de plaisir à jouer ces matchs.

En revanche, ta deuxième année est beaucoup plus compliquée. Tu es longtemps blessé, et tu ne disputes que quatre rencontres. Dis-nous en plus sur ça.

À la fin de ma première année, je me suis blessé. C’était une fissure du ménisque. J’ai été opéré. J’étais en train de faire ma rééducation à Marseille quand le coach m’a appelé. Il m’a demandé quand est-ce que j’allais être prêt. Il comptait énormément sur moi. Le protocole indiquait que je devais reprendre au bout d’environ quatre mois. J’ai forcé mon retour. Je suis revenu au bout de deux mois et trois semaines. Mais je n’avais pas assez remusclé mon genou et je n’avais pas bien cicatrisé. Je faisais des allers-retours à l’infirmerie en permanence… Personnellement, j’étais vraiment en difficulté. Être à l’étranger, dans cette situation-là…

C’est un peu le début de la fin pour toi à Boavista…

Oui, complètement. Pendant la trêve hivernale, je suis allé me faire soigner à Bordeaux par Christophe Baudot. Et le coach qui me faisais confiance s’est fait limogé. Avec le nouvel entraîneur, ça n’est pas passé. Il ne comptait pas sur moi. L’été qui suit, après une saison quasi blanche, le club m’a fait comprendre que je devais me trouver une porte de sortie. Quand j’arrive à la reprise, on m’a demandé de rentrer chez moi. J’ai été écarté et je me suis retrouvé dans un loft pendant six mois. Je n’avais même plus accès au vestiaire de l’équipe première !

En janvier 2020, tu t’engages alors avec Vilafranquense en deuxième division portugaise pour te relancer après six mois sans jouer. Quels étaient tes objectifs ?

Avant toute chose, je voulais enchaîner les matchs et retrouver du temps de jeu. Je voulais montrer que je n’étais pas mort ! Les gens pensaient qu’à cause d’une blessure je ne pouvais plus jouer au foot… Malheureusement, après deux matchs, le coronavirus est arrivé. Et là, je suis directement rentré en France. Ensuite, on a repris et j’ai fait une saison pleine. J’avais besoin de retrouver des sensations.

Comment as-tu vécu la période liée au coronavirus ?

Ça a été difficile au départ puisque j’étais confiné au Portugal. La première année, j’ai eu la chance de rentrer rapidement en France avant que les frontières ferment. Mais l’année dernière, j’ai été confiné de janvier à mars. Je n’avais rien à faire, j’étais loin de tout… Heureusement, je vivais en colocation avec un autre joueur avec qui je m’entends super bien. Je n’étais pas seul mais autant pour lui que pour moi ça a été compliqué. Après, c’était le cas pour tout le monde.

Aujourd’hui, tu es libre. Qu’est-ce que tu envisages à court terme ?

Je reste affûté. Je me prépare bien, et je m’entraîne avec le club de Marignane, qui évolue en National 2. J’ai l’opportunité de garder la forme grâce à eux. Je suis prêt physiquement et j’ai envie de relever un nouveau défi. Après, par rapport à la pandémie, je sais que c’est un mercato spécial où ça ne bouge pas vraiment beaucoup. J’aimerais revenir en France. En Ligue 2, ou en National avec un club qui joue la montée. J’ai envie de gagner des matchs, d’être dans une équipe ambitieuse et qui joue pour quelque chose.

Nous avons longuement discuté de ton parcours, mais comment tu te définirais en tant que footballeur ?

Je suis quelqu’un de sérieux, qui donne toujours le maximum. Je ne suis pas un tricheur, je me donne toujours à fond. Je suis un gros bosseur, toujours dans une idée de progression. Sur le terrain, je m’applique à respecter les consignes du coach. Je parle beaucoup sur la pelouse. Le jeu de tête, je pense que c’est mon point fort, tout comme l’anticipation.

Aujourd’hui, quels joueurs te servent d’exemple à ton poste ?

Actuellement, les deux joueurs que je regarde à mon poste sont Ramos et Van Dijk.

Si demain tu as l’occasion de signer dans le club de tes rêves, ça serait lequel ?

Je reviens à l’OM, c’est sûr (rires) !

En résumé

Stéphane Sparagna se livre comme jamais dans cette interview accordée à Onze Mondial. Il revient sur son enfance à Marseille, sur son prêt à Auxerre puis sur son départ au Portugal. Désormais libre, l’ancien joueur de l’OM est à la recherche d’un nouveau défi.

Source

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