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La course aux petits réacteurs nucléaires est lancée

L’irrésistible réchauffement de la planète va-t-il soutenir une relance de l’énergie nucléaire, très peu émettrice de gaz à effet de serre ? Et sous la forme de petites unités autant que de puissants réacteurs de 1 000 à 1 700 mégawatts (MW) ?

Lundi 9 août, le jour où le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat publiait son rapport alarmant, la société russe Rosatom annonçait que le service fédéral russe de surveillance environnementale et nucléaire autorisait la construction d’un réacteur de 50 MW, confirmant son avance dans les « petits réacteurs modulaires » (« small modular reactors » ou SMR), des centrales « préfabriquées » qui peuvent être montées dans des zones sans réseau électrique.

Rosatom prévoit de lancer sa construction en 2024 dans le nord-est de la Sibérie, et de le mettre en service en 2028. Elle permettra notamment l’exploitation d’un gisement d’or. Ce réacteur à eau pressurisée est déjà utilisé pour propulser les trois brise-glaces russes de dernière génération, et ils équiperont aussi des centrales flottantes dans l’Arctique. La construction sera la première sur la terre ferme, après la mise en service d’un SMR installé sur une barge dans l’Extrême-Orient russe en 2020.

La France cherche sa place

Si la Russie travaille de longue date sur ce segment, la Chine a comblé son retard : mi-juillet, la China national nuclear corporation annonçait le début de la construction sur l’île de Hainan, dans le sud du pays, du SMR « Linglong One » de 125 MW, qui alimentera 526 000 foyers en électricité. « Ce sera le premier au monde à entrer en service commercial », affirme l’agence Chine nouvelle, mais sans en préciser la date.

Dans leur souci de rester la première puissance technologique, les Etats-Unis subventionnent aussi la filière depuis une dizaine d’années. L’américain NuScale Power prévoit de mettre en service un prototype en 2029. Depuis 2008, TerraPower, firme créée par le fondateur de Microsoft, Bill Gates, finance deux filières de SMR. Associée à GE Hitachi, elle projette la mise en service dans les prochaines années d’un réacteur de 350 MW sur le site d’une centrale au charbon du Wyoming.

Quant à la France, longtemps intéressée par les seuls gros réacteurs comme l’EPR (le plus puissant du monde), elle cherche sa place. En 2019, EDF, le Commissariat à l’énergie atomique, Naval Group et TechnicAtome (spécialiste des chaufferies des sous-marins nucléaires) ont dévoilé le projet de réacteur de 300 à 400 MW baptisé Nuward. Ils souhaitent le commercialiser au début de la prochaine décennie pour étoffer l’offre trop restreinte de la filière française.

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