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A la frontière libano-israélienne, une « dangereuse » poussée de fièvre

Les troupes libanaises se tiennent à côté d’un cratère causé par une frappe aérienne israélienne dans les terres agricoles de Dimashqiya, dans le sud du Liban, le 5 août 2021. MOHAMMED ZAATARI / AP

Au terme de trois jours marqués par des attaques et par une intense fébrilité, la volcanique frontière libano-israélienne a semblé, vendredi 6 août, avoir de nouveau résisté au scénario d’un conflit ouvert, comme celui qui opposa, en 2006, l’armée israélienne et le Hezbollah. Mais l’escalade a conduit la Finul, la Force intérimaire des Nations unies déployée dans le sud du Liban, à lancer une alerte sur une « situation très dangereuse ». Il s’est joué, sur ce front qui ne s’est jamais gelé, la poussée de fièvre la plus grave depuis 2019.

La séquence s’est ouverte mercredi lorsque deux roquettes tirées du sud du Liban se sont abattues dans le nord d’Israël, à proximité de la ville de Kiryat Shmona. Les tirs n’ont pas été revendiqués, mais l’armée israélienne soupçonne des groupes palestiniens d’avoir été à la manœuvre. Elle s’est refermée, vendredi, par des représailles israéliennes à l’artillerie vers le Liban.

Mais deux épisodes inhabituels ont fait monter l’inquiétude. Après une riposte initiale à l’artillerie, l’armée israélienne a lancé des bombardements aériens contre le sud du Liban dans la nuit de mercredi à jeudi ; elle n’avait plus mené de tels raids sur la région depuis des années. Et, vendredi, le Hezbollah, allié de Téhéran, a revendiqué une dizaine de tirs de roquettes en direction de la région disputée des fermes de Chebaa, un territoire occupé par Israël que l’ONU attribue à la Syrie mais que revendique le Liban.

La guerre des nerfs se poursuit

Aucune de ces multiples salves n’a fait de victimes. Malgré l’éruption, c’est davantage à une dissuasion mutuelle que semblent s’être livrés les deux ennemis, que les observateurs jugent peu enclins à une nouvelle guerre. Les rares épisodes de confrontation, depuis 2006, ont rapidement été circonscrits. Il n’empêche : une « erreur de jugement » peut conduire à de « graves conséquences », s’est alarmée, vendredi, la coordinatrice spéciale des Nations unies au Liban, Joanna Wronecka, en appelant à la « retenue maximale ».

Malgré la désescalade apparente, la guerre des nerfs se poursuit. « La situation au Liban est tendue et nous pouvons la rendre encore plus tendue, a mis en garde le ministre de la défense israélien, Benny Gantz, dans une interview à la chaîne 12. Nous n’avons aucun intérêt au Liban, si ce n’est que la situation sécuritaire soit apaisée. Or, le calme ne régnera au Liban que si le calme règne chez nous depuis le Liban. » « Nous ne pensons pas que les choses se dirigent vers une escalade, bien que le Hezbollah soit préparé » à une confrontation, a affirmé, pour sa part, Naïm Qassem, le numéro deux du mouvement islamiste chiite doté d’un vaste arsenal militaire.

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