Tribune. Les révélations des performances du logiciel espion Pegasus interpellent les citoyens du monde autant que les Etats. Les communications électroniques et l’informatique sont devenues le passage obligé de nos relations, familiales, sentimentales, amicales, professionnelles, syndicales, politiques, associatives. Aucune n’y échappe. La possibilité qu’offre cet intrus hors norme d’y accéder sans être repéré est proprement terrifiante.
Les amis d’Israël sont confondus par l’annonce que la société qui a mis au point ce logiciel et surtout le commercialise soit installée dans ce pays, car il est plus qu’évident qu’elle ne peut avoir conçu et mis sur le marché un tel outil sans l’aval et le contrôle des dirigeants de son Etat. Si chacun peut et doit prendre en compte le souci premier d’Israel d’assurer sa sécurité, c’est-à-dire sa survie, ses hauts responsables doivent garder présent à l’esprit qu’à l’origine de l’Holocauste étaient des hommes et des régimes qui niaient les droits fondamentaux.
25 000 dollars
Aujourd’hui comme hier, le danger essentiel vient de ce même horizon où des extrémismes religieux et laïques et leurs pâles copies illibérales rejettent et combattent ces mêmes droits.
Or ce même Etat autorise la livraison de cette arme de destruction massive des droits de l’homme et de leurs défenseurs à des régimes qui l’utilisent pour faire taire par la prison, la torture ou la mort ces femmes et ces hommes qui luttent pour le respect des droits de leur peuple. Le seul critère de choix semble être leur proximité stratégique avec Israël, avec comme alibi le combat contre le terrorisme, devenu le voile de Noé de tous les despotismes.
Son coût, estimé à environ 25 000 dollars (environ 21 100 euros) par cible, ainsi que ses conditions d’utilisation le mettent essentiellement à la portée des Etats, de grandes entreprises, voire d’organisations criminelles, bref de tous ceux qui constituent, en raison de leur puissance même, un danger pour les citoyens. Ne doutons pas que cette géniale invention va faire école et que vont se développer rapidement des produits similaires dont le prix deviendra de plus en plus abordable, permettant sa prolifération.
Comment se défendre contre un tel danger ?
Saisir le Conseil de sécurité des Nations unies
Par des initiatives à deux niveaux, celui des Etats et celui des citoyens du monde et de leurs organisations.
Ne doutons pas que vont se développer rapidement des produits similaires dont le prix deviendra de plus en plus abordable, permettant sa prolifération
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L’article « Projet Pegasus » : « Le combat contre l’espionnage ciblé doit être mené à l’échelle planétaire » est apparu en premier sur zimo news.