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Sans-papiers à Bruxelles : des grévistes de la faim suspendent leur action

Des médecins s’occupent de sans-papiers en grève de la faim dans l’église Saint-Jean-Baptiste-au-Béguinage, à Bruxelles, le 19 juillet 2021. FRANCOIS WALSCHAERTS / AFP

Leur vie ne tenait plus qu’à un fil. Après soixante et un jours de grève de la faim, une partie des 475 sans-papiers qui occupent plusieurs lieux bruxellois, dont l’église Saint-Jean-Baptiste-au-Béguinage en plein centre-ville, ont recommencé à s’alimenter, mercredi 21 juillet. « La grève de la faim est suspendue, mais pas terminée », déclare Tarik, l’un des porte-parole de l’union des sans-papiers pour la régularisation. Car le contenu de l’accord, négocié entre une délégation de personnalités – avocats, militants – choisies par les sans-papiers, et Sammy Mahdi, le secrétaire d’Etat à l’asile et la migration (CD&V, chrétien-démocrate flamand), est plutôt flou.

D’ailleurs, le secrétaire d’Etat considère qu’il n’y a pas vraiment eu d’accord. « Il est resté sur sa ligne, pas de régularisation collective, mais un examen individuel des dossiers », explique Sieghild Lacoere, son porte-parole. Selon Sammy Mahdi, les sans-papiers pourront simplement introduire une demande individuelle et suivre le parcours habituel pour une régularisation. L’examen serait accéléré, mais rien de plus. « Je suis reconnaissant que les gens aient arrêté leur grève de la faim », a-t-il déclaré. Le secrétaire d’Etat estime avoir convaincu les sans-papiers que seules « les procédures existantes sont humaines ».

Voilà pour les apparences. Mais en coulisses, il semble que Sammy Mahdi a lâché un peu plus de lest. La satisfaction de certains des soutiens des sans-papiers est un indicateur. Alexis Deswaef est avocat, il était membre de la délégation qui a rencontré le secrétaire d’Etat mercredi matin. « La discussion a été très ouverte avec Sammy Mahdi, dit-il. Ce climat de confiance et les éléments reçus permettent de mettre un terme à cette crise humanitaire. »

Evaluation au cas par cas

Quels sont ces éléments ? Pour l’instant, ils ne sont pas publics. Plusieurs sources évoquent un traitement des dossiers des grévistes de la faim par l’administration sans l’examen préalable de la recevabilité de la demande sur lequel beaucoup de sans-papiers se cassent les dents. Ensuite, les fonctionnaires évalueraient au cas par cas les situations des demandeurs, avec une certaine mansuétude pour ceux qui travaillent et vivent depuis longtemps en Belgique.

Cet « accord » qui ne dit pas son nom ne recueille pas l’unanimité des grévistes. Si les occupants de l’église Saint-Jean-Baptiste-au-Béguinage ont suspendu leur grève de la faim, ceux des deux universités libres de Bruxelles, la francophone (ULB) et la néerlandophone (VUB), se montraient plus réticents et n’avaient, mercredi soir, pas encore décidé d’interrompre leur action. Les sans-papiers, réclament, depuis le début de leur mouvement, qu’une véritable politique de régularisation – avec des critères clairs – soit mise en place.

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