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Recep Tayyip Erdogan déterminé à assurer la sécurité de l’aéroport de Kaboul

L’aéroport international Hamid-Karzaï, à Kaboul, le 17 juillet 2021. SAJJAD HUSSAIN / AFP

Alors que les Etats-Unis et leurs alliés se préparent à quitter l’Afghanistan après vingt ans de guerre, la Turquie entend y rester pour sécuriser l’aéroport international Hamid-Karzaï de Kaboul, soit la principale voie d’accès au pays pour les diplomates occidentaux et les travailleurs humanitaires.

Assurer la sécurité de ce point d’entrée stratégique est vu comme une priorité au moment où les troupes américaines se retirent et que les talibans gagnent chaque jour du terrain. Les forces turques sont d’ores et déjà responsables de la sécurité de l’aéroport dans le cadre de leur mission au sein de l’OTAN. La Turquie est disposée à maintenir cette présence en échange d’un soutien logistique et financier de ses alliés.

Selon le président turc Recep Tayyip Erdogan, Washington et Ankara se sont mis d’accord sur les modalités du maintien sur place d’une force turque composée de 500 hommes. Par cette initiative, le chef de l’Etat turc espère redorer son blason pâli auprès de l’administration américaine, notamment depuis l’achat de missiles S-400 de fabrication russe.

Seule ombre au tableau, les talibans ne sont pas favorables à la présence turque. Ces derniers mois, ils n’ont cessé de mettre en garde Ankara quant à son projet de sécurisation de l’aéroport de Kaboul, affirmant que les soldats turcs, bien que représentant « une grande nation islamique », sont « des occupants » comme les autres et que, tout comme les Américains et leurs alliés, ils doivent partir.

Renforcer le rôle d’Ankara

Lundi 19 juillet, M. Erdogan a relativisé ces menaces, expliquant que les talibans n’avaient pas dit « qu’ils ne voulaient pas de la Turquie ». Donneur de leçons, il a enjoint à la guérilla fondamentaliste de « mettre fin à l’occupation du pays et montrer au monde entier que la paix règne en Afghanistan ». « Nous lançons un appel aux talibans : mettez fin à cette occupation », a-t-il insisté.

D’après lui, des discussions ont lieu en ce moment « que ce soit au niveau du ministère des affaires étrangères ou à [son] niveau » pour aplanir les réticences des talibans. « Nous essayons de voir quelles discussions nous pouvons avoir et où ces échanges peuvent nous mener », a-t-il déclaré lundi aux journalistes avant de partir pour la République turque du nord de Chypre (RTCN, reconnue par Ankara seulement).

Sans accord préalable avec les talibans, la Turquie, qui maintient plusieurs centaines de soldats sur place dans le cadre de l’OTAN, aura du mal à mener à bien sa mission. Les risques sont évidents. En passe de redevenir les maîtres du pays, les talibans pourraient viser l’aéroport à distance par des tirs de mortiers ou de roquettes.

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