Publié le : 17/07/2021 – 13:06
Des pourparlers de paix doivent se tenir samedi au Qatar entre des représentants du gouvernement afghan et des Taliban, alors que sur le terrain en Afghanistan, les combats se poursuivent entre les deux parties.
Des représentants du gouvernement afghan et des Taliban doivent se rencontrer au Qatar, samedi 17 juillet, pour des pourparlers au moment où de violents combats les opposent sur le terrain et où les forces étrangères se retirent d’Afghanistan.
Les deux parties se rencontrent régulièrement depuis des mois à Doha, capitale du Qatar, mais des sources proches des discussions ont laissé entendre que ces dernières battaient de l’aile, les Taliban ayant gagné du terrain sur le champ de bataille.
Vendredi, les forces afghanes ont notamment tenté, au prix d’affrontements violents, de reprendre la localité stratégique de Spin Boldak (sud), verrou vers la frontière pakistanaise, tombée aux mains des insurgés mercredi.
Les Taliban ont lancé début mai une offensive tous azimuts contre les forces afghanes, profitant du début du retrait des forces étrangères, qui doit s’achever d’ici fin août. Ils ont conquis de vastes territoires ruraux, notamment dans le nord et l’ouest de l’Afghanistan, loin de leurs bastions traditionnels du Sud.
Plusieurs hauts responsables, notamment Abdullah Abdullah, chef du conseil gouvernemental supervisant le processus de paix et ancien chef de l’exécutif, participent aux négociations de Doha. L’ancien président Hamid Karzaï, initialement attendu au Qatar, n’a pas fait le déplacement.
« La délégation de haut niveau est ici pour parler aux deux parties, les guider et soutenir l’équipe de négociation (du gouvernement) pour accélérer les pourparlers et faire des progrès », a déclaré à l’AFP Najia Anwari, porte-parole de l’équipe de négociation du gouvernement afghan à Doha. Elle a dit espérer que les deux parties parviendront rapidement à un accord.
Les Taliban ont de leur côté appelé le gouvernement afghan à montrer « une volonté réelle et sincère » de mettre fin à la crise. « Nous sommes prêts pour le dialogue, les pourparlers et les négociations. Notre priorité est de résoudre les problèmes par le dialogue », a assuré le porte-parole des Taliban, Mohammed Naïm, sur la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira.
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Tensions croissantes entre Kaboul et Islamabad
Si les combats font rage entre forces gouvernementales et Taliban, une guerre des mots s’intensifie également entre Kaboul et Islamabad, l’armée pakistanaise étant accusée de fournir un soutien aérien aux insurgés dans certaines zones. Le Pakistan a fermement démenti.
La frontière sud de l’Afghanistan est depuis longtemps un point sensible des relations avec son voisin. La province pakistanaise du Baloutchistan abrite depuis des décennies les principaux dirigeants talibans ainsi qu’un important contingent de combattants qui se rendent régulièrement en Afghanistan.
Samedi, le Pakistan a partiellement rouvert sa frontière avec le sud de l’Afghanistan, fermée après que les Taliban ont pris le contrôle de la ville afghane stratégique de Spin Boldak, à l’issue de violents combats avec les forces gouvernementales la semaine dernière.
Mohammed Tayab, un responsable paramilitaire pakistanais, a déclaré que la décision avait été prise en raison du « calme relatif de l’autre côté », mais que le passage resterait fermé au commerce.
Les Taliban ont également resserré leur emprise sur le nord du pays, des affrontements se poursuivant samedi à la frontière avec le Turkménistan.
Plusieurs pays rapatrient leurs ressortissants
Dans ce contexte, le gouvernement français a évacué de Kaboul une centaine de ses ressortissants et d’Afghans travaillant pour l’ambassade, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire, selon une source diplomatique française.
Ces derniers jours, d’autres pays, parmi lesquels l’Inde, la Chine, l’Allemagne et le Canada, ont rapatrié leurs ressortissants ou leur ont demandé de quitter le territoire.
Les troupes étrangères sont présentes en Afghanistan depuis près de vingt ans, après l’invasion menée par les États-Unis à la suite des attentats du 11-Septembre. Mais elles se sont placées en retrait ces derniers mois.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé vendredi que la mission des États-Unis en Afghanistan avait « échoué ». Privées du crucial soutien aérien américain, les forces afghanes n’ont jusqu’ici opposé qu’une faible résistance aux Taliban. Elles ne contrôlent essentiellement plus que les axes majeurs et les grandes villes, dont plusieurs sont encerclées.
Les observateurs estiment que la rapidité et l’ampleur de l’offensive des Taliban a pour but de renforcer leur position dans les négociations en cours avec le gouvernement.
Avec AFP
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