La justice biélorusse a condamné, vendredi 16 juillet, à des peines de prison de deux ans ou plus onze étudiants et un professeur d’université pour leur participation, l’an passé, à des manifestations contre le président, Alexandre Loukachenko, selon l’organisation non gouvernementale (ONG) Viasna.
Un tribunal de Minsk a condamné dix d’entre eux à deux ans et demi de prison, selon Viasna, qui précise qu’un autre étudiant a, lui, écopé de deux ans d’emprisonnement. Ils sont accusés de « crime organisé » et d’une participation active à des événements « violant gravement l’ordre public » dans leurs universités.
Lors du procès, l’accusation avait soutenu que « les protestations dans les universités visaient à une révision des résultats de l’élection présidentielle pour qu’elle ne soit pas reconnue par l’Union européenne et les Etats-Unis ». Tous les prévenus, arrêtés à l’automne 2020, sont reconnus comme des « prisonniers politiques » par Viasna.
« Répression inacceptable »
Parallèlement, les services de sécurité de la Biélorussie ont mené vendredi des perquisitions au domicile d’au moins douze journalistes de médias indépendants ou d’opposition, selon leurs rédactions.
Le média en langue biélorusse Radio Svoboda a affirmé via la messagerie Telegram que des policiers étaient au domicile de son directeur, Valentin Jdanko, et avaient interpellé leur journaliste Inessa Stoudinskaïa. Filiale de Radio Free Europe-Radio Liberty (RFE-RL), financée par Washington, Radio Svoboda a couvert activement le mouvement de contestation historique contre la réélection d’Alexandre Loukachenko en août 2020.
Des perquisitions ont également eu lieu contre des journalistes du média d’opposition Belsat : Igor Iliach, Galina Abakountchik, Evgeny Merkis, Gleb Lobodenko, Pavel Mojeïko et Kristina Tcherniavskaïa, a annoncé sa rédaction sur les réseaux sociaux.
Depuis des mois, le régime d’Alexandre Loukachenko mène sans relâche une répression visant opposants, journalistes et militants, avec l’espoir de mater définitivement le mouvement de contestation né en 2020. Après avoir arrêté des dizaines de journalistes et bloqué deux sites d’information indépendants historiques, Nacha Niva et Tut.by, les autorités ont perquisitionné cette semaine une quinzaine d’organisations, dont les principaux groupes de défense des droits humains du pays, et arrêté plusieurs de leurs employés.
La haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a dénoncé jeudi une « répression inacceptable », tandis que l’Union européenne s’est insurgée contre « une nouvelle vague de répression » visant à « faire taire toutes les voix dissidentes restantes ».
Le président, Loukachenko, avait appelé mardi à « traduire en justice » les « sales ONG » cultivant, selon lui, « la terreur ». Il avait fait cette déclaration lors d’une rencontre en Russie avec son homologue et principal allié, Vladimir Poutine.
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