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Bassons souligne « l’énorme médicalisation » du peloton

Ancien coureur professionnel, surnommé « Monsieur Propre » pour ses positions contre le dopage, Christophe Bassons s’étonne des performances de Tadej Pogacar mais aussi du peloton qui traverse le Tour de France à un rythme effréné.

Vingt ans après l’arrêt de sa carrière, l’image de Christophe Bassons est toujours liée à celle d’un cycliste dénonçant seul contre tous les pratiques dopantes du peloton. Cela lui a valu des insultes de Lance Armstrong et l’avait poussé à abandonner du Tour de France en 1999, lassé des critiques du peloton, dont certaines provenant de sa propre équipe La Française des Jeux. Il jette un regard évidemment étonné sur les performances de Tadej Pogacar, leader sans pitié, mais aussi du peloton dans sa globalité.

« Vue de l’extérieur, la domination de Pogacar, notamment lors de la montée du col de la Colombière (lors de la 8e étape, ndlr), est surprenante, note l’ancien coureur dans Le Monde. Tous les ans, on voit une équipe ou un coureur qui sort du lot. Ce n’est pas quelque chose de nouveau. Certains aussi sont ponctuellement impressionnants, comme Wout van Aert par exemple. Mais ils ont des qualités incroyables et font des courses compréhensibles… Ce qui reste le plus surprenant pour moi, ce sont les vitesses. On a beau dire que Pogacar est devant, qu’il bat les records de puissance, etc., cela ne change rien au fait que, derrière, la globalité du peloton roule très vite. »

« Des choses peuvent étonner: les puissances, l’encadrement de certains coureurs, le fait d’accumuler les prouesses de jour en jour ou le fait d’être multiterrain »

Pour lui, ces performances hors du commun peuvent s’expliquer par le suivi médical très poussé des équipes, sans entrer dans les accusations de dopage même s’il est circonspect sur de nombreux points. « Il y a une énorme médicalisation du peloton, qui permet de rouler à une telle vitesse, développe-t-il. Cela procure une bonne récupération, qui permet de prendre le départ chaque jour à quasiment 100 %, mais aussi de faire fonctionner le corps à 110%-120%… On est capable de faire tout cela sans pour autant rentrer dans le dopage. »

« Cela étant, il y a des choses qui peuvent étonner: les puissances, l’encadrement de certains coureurs, le fait d’accumuler les prouesses de jour en jour ou le fait d’être multiterrain… C’est sûr que cela met le doute, mais peut-on dire que c’est dû à un dopage? Une aide technologique? Aujourd’hui, tu n’as théoriquement pas le droit de faire ce qui est interdit, mais finalement tout ce qui ne l’est pas est de fait autorisé. »

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