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A Los Angeles, happy end pour le Vista Theatre, sauvé par Quentin Tarantino

Le Vista Theatre, à Los Angeles, en 2017. KATHY DEWITT / ALAMY STOCK PHOTO

Un écran unique

Le Vista Theatre a été inauguré en octobre 1923. Situé sur Sunset Drive, à l’intersection de Sunset Boulevard et d’Hollywood Boulevard, dans le quartier de Los Feliz, près d’East Hollywood, il s’agit d’un des rares bâtiments construits dans les années 1920 à Hollywood qui soit resté intact. Bien que rénové en 1980, il a conservé son architecture d’origine, un bâtiment de brique rouge, avec des balcons apparents. A l’intérieur, le cinéma compte 400 fauteuils. A une époque où le multiplexe est devenu la règle, le Vista se distingue par son unique écran et son bâtiment vintage. Un bloc de passé quand la destruction des immeubles anciens est de mise.

Un espace militant

A partir des années 1980, le Vista Theatre programme des films X, puis se spécialise dans le porno gay jusqu’au début des années 2000. Ce choix est le reflet d’une culture militante. En 1984, le cinéma organise ainsi la première de The Times of Harvey Milk, le documentaire de Rob Epstein sur le premier conseiller municipal de San Francisco ouvertement homosexuel. Depuis vingt ans, l’établissement programmait des films indépendants et louait également sa salle à des clubs de cinéphiles projetant exclusivement des films au format 35 mm, pellicule très utilisée dans le cinéma classique.

L’argentique sinon rien

Début juillet, le réalisateur Quentin Tarantino annonce qu’il vient de racheter la salle. Celle-ci était fermée depuis mars 2020 et le début de la pandémie. Ses chances de rouvrir s’amenuisaient au fil des semaines. Le cinéaste était déjà propriétaire, depuis 2007, d’un autre cinéma à Los Angeles, le New Beverly – une salle de répertoire où ne sont projetés que des films en 16 mm et en 35 mm, le plus souvent issus de sa collection personnelle. Pour le Vista, il conservera le principe d’une projection 35 mm, et continuera de bannir le numérique. Le cinéma proposera néanmoins une programmation de nouveaux films en exclusivité, à condition qu’une copie argentique soit disponible.

Une séance digne de ce nom

Cette acquisition s’inscrit pour Tarantino dans une réflexion plus globale. Le réalisateur, cinéphile émérite, ne retrouve plus l’expérience de la salle de cinéma telle qu’il la conçoit. Dans les multiplexes californiens, la lumière reste en partie allumée pendant les projections, avec des spectateurs rivés à leurs mobiles, à la fois présents et absents au film qu’ils sont venus voir. « On se croirait dans un stade, déplore le cinéaste dans le podcast “Armchair Expert”. Ces salles ont écrit leur épitaphe depuis longtemps. Il est frappant de voir comment, au fil des ans, l’expérience du spectateur en salle s’est dégradée. » Tarantino prône des salles de cinéma où les standards de la séance seraient revus à la hausse.

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