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Au Bénin, « le Professeur » Joël Aïvo face à ses juges

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Le professeur de droit béninois Joël Aïvo. WIKIMEDIA COMMONS

Le professeur de droit le plus célèbre du Bénin est toujours en prison. Et, à moins d’un renvoi, il fêtera ses 48 ans le 18 juillet dans un prétoire à Porto-Novo, la capitale de son pays. Joël Aïvo, éminent constitutionnaliste, comparaît à partir du jeudi 15 juillet devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), une juridiction spéciale créée en 2018 et considérée par ses détracteurs comme un instrument de musellement de l’opposition.

Accusé de « blanchiment de capitaux et d’atteinte à la sûreté de l’Etat », l’ancien doyen de la faculté de droit et de sciences politiques de l’Université nationale du Bénin (UNB) sera défendu par de célèbres avocats béninois et européens, parmi lesquels l’ancien bâtonnier Robert Dossou, le professeur Barnabé Georges Gbago, les Français Christophe Bass et François Bazon, ainsi que leur confrère belge Ludovic Hennebel, par ailleurs enseignant à la faculté de droit d’Aix-en-Provence.

« Le Professeur », comme l’appellent ses concitoyens, a été interpellé le 15 avril à Godomey-Togougo, à la périphérie nord de Cotonou, alors qu’il revenait du campus. Sa voiture a été bloquée par des policiers cagoulés et lourdement armés. Selon ses avocats, ils n’étaient porteurs d’aucun mandat d’arrêt et leur client n’avait reçu aucune convocation du juge.

Interrogé ensuite par la police judiciaire avant d’être présenté au procureur spécial de la Criet, Mario Elom Mètonou, Joël Aïvo sera accusé le lendemain de « blanchiment de capitaux et d’atteinte à la sûreté de l’Etat » puis placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Cotonou.

Des dizaines d’opposants emprisonnées

« Son arrestation est liée notamment aux positions qu’il a prises pendant la campagne présidentielle et qu’il a relayées dans des médias français, affirme Ludovic Hennebel. Mais à aucun moment, il n’a incité la population à commettre des violences. »

Depuis l’élection de Patrice Talon en 2016, le Bénin connaît une dérive autoritaire dénoncée par de nombreuses ONG internationales de droits humains. En 2020, il a ainsi été radié de la liste des « pays sûrs » par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), une décision maintenue le 2 juillet.

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