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En Espagne, Sanchez remanie son gouvernement en vue des élections de 2023

Pilar Llop, nouvelle ministre espagnole de la justice, lors de sa prestation de serment, en présence du roi d’Espagne Felipe, à Madrid, le 12 juillet 2021. BALLESTEROS / AP

A mi-mandat, le socialiste Pedro Sanchez a décidé d’insuffler un nouvel élan à son gouvernement en annonçant, samedi 10 juillet, un large remaniement. Sept ministres partent : ceux des affaires étrangères, de la justice, de l’éducation, des transports, de la culture, des sciences et de la présidence.

La ministre des affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, qui était au cœur à la récente crise diplomatique et migratoire avec le Maroc (faisant suite à la décision d’accueillir le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, en Espagne pour le soigner du Covid-19), est remplacée par l’actuel ambassadeur d’Espagne en France, José Manuel Albares. Agé de 49 ans, ce diplomate chevronné, ancien « sherpa » de M. Sanchez, est marié à la Française Hélène Davo, conseillère pour la justice à l’Elysée.

Le ministre de la justice, Juan Carlos Campo, à l’origine de la grâce des leaders indépendantistes catalans (une décision très controversée, à laquelle s’opposait une majorité d’Espagnols), est remplacé par l’actuelle présidente du Sénat, Pilar Llop, juge spécialisée dans la violence de genre. Le remaniement épargne les ministres du partenaire de coalition, Podemos (extrême gauche), qui maintient inchangés ses cinq portefeuilles.

Avec cette nouvelle équipe, le chef de l’exécutif espagnol espère freiner l’usure du pouvoir, confirmée par les sondages, après trois ans passés à la tête du gouvernement, et ainsi réunifier les différentes familles du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), déchiré depuis les primaires internes de 2017. Avec, en ligne de mire, les élections législatives, municipales et régionales de 2023.

« Marquer une rupture »

« Passé le plus dur de la pandémie, le nouveau gouvernement aura comme principale tâche de consolider le redressement économique et la création d’emplois et de gérer l’énorme chance que représentent les fonds du plan de relance européen pour moderniser et renforcer notre économie », a déclaré M. Sanchez lors d’une allocution télévisée inattendue, avant d’insister sur le rajeunissement et la féminisation de l’exécutif. La moyenne d’âge descend de 55 à 50 ans, et les femmes représentent 63 % du cabinet, contre 54 % auparavant.

« Sanchez veut marquer une rupture avec la première phase de la législature, centrée sur la pandémie et la crise économique, pour commencer une nouvelle étape, avec des profils moins techniques et technocrates, au profit d’autres plus politiques et idéologiques, souligne l’analyste politique espagnol Edu Bayon.

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