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La Grèce, destination prisée par les films étrangers

Sur le tournage du thriller « The Enforcer », de Richard Hughes, dans les rues de Thessalonique (Grèce), le 3 juillet 2021. SAKIS MITROLIDIS / AFP

« La Grèce a désormais sa place sur la carte de l’industrie cinématographique. De plus en plus de producteurs étrangers viennent y effectuer des tournages de grande envergure », se réjouit Kostas Kefalas, responsable de production pour la société cinématographique Faliro House. En ce moment, toute son équipe organise le tournage de The Greek Freak, produit par Disney +. Le film retrace la vie de Giannis Antetokounmpo, joueur de basket star de la NBA. Né de parents nigérians dans le quartier populaire de Sepolia à Athènes, le jeune homme, qui n’avait pas la nationalité grecque jusqu’à ses 18 ans, a réussi à décrocher un contrat aux Etats-Unis et à se hisser parmi les meilleurs joueurs au monde.

Ce seul tournage va laisser 20 millions d’euros de recettes en Grèce. Durant ces deux dernières années, 140 productions (films, documentaires, séries, téléréalité, spots publicitaires…) ont reçu une subvention de l’Etat grec et, en retour, les investissements dans le pays se sont élevés à 169 millions d’euros. Les tournages réalisés dans 130 lieux différents à travers toute la Grèce, ont fait travailler plus de 35 000 personnes (acteurs, techniciens, assistants…).

Par le passé, la Grèce est pourtant passée à côté de grandes productions hollywoodiennes. En 2017, le second opus de Mamma Mia est tourné en Croatie plutôt que sur les îles grecques de Skopelos ou de Skiathos où se déroulait le premier film. En 2016, la scène où Jason Bourne, dans le film éponyme, traverse la place Syntagma lors d’une manifestation anti-austérité explosive n’a pas été filmée à Athènes, mais à Tenerife (Espagne). Même le film d’Oliver Stone retraçant l’histoire d’Alexandre le Grand avait été filmé, en 2004, au Maroc !

Système de subventions

« La bureaucratie était, il y a encore quelques années, une vraie plaie et il n’y avait aucune aide incitative pour attirer les productions alors que d’autres pays méditerranéens avaient pris des mesures », explique Kostas Kefalas. Tout change à partir de 2017 lorsque le gouvernement se dote d’un système de subventions sous forme de remboursements des dépenses effectuées en Grèce. Ces aides, financées par l’Etat grec, font partie du plan stratégique de développement du gouvernement visant à attirer des investisseurs étrangers.

« Le vrai tournant a eu lieu en juillet 2020, lorsque l’aide est passée de 35 % à 40 % des dépenses. La Grèce a désormais un cadre très avantageux par rapport à d’autres pays européens comme la Croatie (à 25 %) ou le Portugal (entre 25 et 30 %) qui ont aussi adopté un système similaire », constate Leonidas Christopoulos, secrétaire général au ministère de gouvernance numérique. Parallèlement, le Centre national des médias audiovisuels et de la communication grec (Ekome) met tout en œuvre pour éviter aux investisseurs étrangers de se perdre dans les méandres de la bureaucratie grecque.

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