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Hip-hop au Maroc, drame au Tchad, magie en Egypte… Au Festival de Cannes, une Afrique éclectique

Installation de la toile géante de l’affiche officielle mettant en scène Spike Lee sur la façade du palais des Festivals à Cannes, le 4 juillet 2021. GONZALO FUENTES / REUTERS

Après l’annulation de l’édition 2020 en raison de la situation sanitaire, c’est peu dire que le 74e Festival de Cannes est attendue. Du 6 au 17 juillet, la manifestation donnera le « la » au septième art mondial avec une centaine de films dans diverses sections. Cette année, l’Afrique coucouera à travers cinq films, dont deux longs-métrages en sélection officielle – pouvant donc prétendre décrocher la très convoitée Palme d’or.

« Haut et fort », de Nabil Ayouch

C’est la première fois qu’un film de fiction marocain figure dans la compétition au sein de la sélection officielle – un documentaire représentait déjà le royaume en 1962. Le cinéaste Nabil Ayouch, qui avait déjà fait sensation sur la Croisette à la section Un certain regard avec Les Chevaux de Dieu en 2012 et surtout à la Quinzaine des réalisateurs en 2015 avec Much Loved, plongée dans la prostitution à Marrakech, revient avec Haut et fort. Une œuvre d’apprentissage dont l’action se situe dans le milieu du hip-hop à Casablanca. Nabil Ayouch y poursuit son étude de la société marocaine, cette fois-ci au travers de sa jeunesse.

« Lingui, les liens sacrés », de Mahamat-Saleh Haroun

Après Un homme qui crie en 2010 et Grigris en 2013, Lingui, les liens sacrés est l’occasion d’une troisième sélection en compétition dans la sélection officielle pour le réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun – par ailleurs éphémère ministre de la culture de son pays entre février 2017 et février 2018. Les faubourgs de la capitale, N’Djamena, servent de décor à ce long-métrage qui suit Amina, dont le monde s’écroule quand elle apprend que sa fille Maria, 15 ans, est enceinte. Au Tchad, l’avortement est un tabou religieux et est interdit par la loi. Lingui, les liens sacrés est la promesse d’un puissant portrait de femme ancré dans une réalité sociétale.

« Neptune Frost », de Saul Williams et Anisia Uzeyman

La coproduction franco-américano-rwandaise Neptune Frost s’annonce comme l’ovni de la sélection. Présentée comme une histoire d’amour entre un hacker intersexuel et un mineur de coltan, l’œuvre est à la croisée de la science-fiction et de la comédie musicale. Ce premier film en compétition à la Quinzaine des réalisateurs, volontiers mystique, concourt également à la Caméra d’or, qui récompense le meilleur premier long-métrage toutes sections confondues.

« Feathers », d’Omar El Zohairy

Après un court-métrage déjà montré à Cannes en 2014 à la Cinéfondation (La Suite de l’inauguration des toilettes publiques sur l’autoroute 75), c’est dans la cour des longs-métrages que l’Egyptien Omar El Zohairy revient. Et cette fois, avec les honneurs de la Semaine de la critique. Feathers suit une famille qui voit son quotidien bouleversé par un tour de magie lors d’une fête d’anniversaire. Absurde garanti.

« Une histoire d’amour et de désir », de Leyla Bouzid

Deuxième long-métrage de la Franco-Tunisienne Leyla Bouzid, Une histoire d’amour et de désir est aussi sa deuxième sélection à la Semaine de la critique. Le film suit la rencontre entre Ahmed, 18 ans, Français d’origine algérienne, et de Farah, jeune Tunisienne qui vient d’arriver de Tunis pour étudier à l’université. La découverte des belles lettres se joindra à l’expérience de la sensualité.

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