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La gestion internationale du Covid est inquiétante face à l’urgence climatique, selon Esther Duflo

Les pays riches ont commis plusieurs « erreurs » dans leur approche internationale de la pandémie de Covid-19, ce qui inquiète au moment où la coopération est nécessaire face à l’urgence climatique, a estimé dimanche la prix Nobel d’économie Esther Duflo.

Selon elle, les pays riches du monde occidental ont laissé passer plusieurs « occasions d’agir » pour sortir la planète de la pandémie, notamment en ne permettant pas aux pays plus pauvres de vacciner massivement leur population, a-t-elle détaillé dimanche lors d’un débat aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, dans le sud de la France.

« Pour cette raison, je suis très inquiète pour la coopération future entre les nations du monde, en particulier sur les problèmes qui vont se poser lors de la COP26 (la Conférence mondiale sur le climat prévue en novembre à Glasgow, NDLR) », a ajouté Ester Duflo.

Malgré la « bonne décision » d’investir dans la production de vaccins Pfizer et Moderna contre le Covid-19 avant même leur homologation, les pays riches ont choisi « très tôt dans la pandémie » de ne produire qu’un volume trop réduit de vaccins.

Une « première erreur » de gestion, qui aboutit aujourd’hui à ce que seulement « 1% de la population » des pays pauvres « a reçu une première dose de vaccin », a estimé Mme Duflo.

De plus, selon la prix Nobel d’économie, « aucun effort réel » d’aide internationale financière n’a été consenti pour faire face aux conséquences de la pandémie sur le plan économique, notamment lors des périodes de confinement.

« Les pays riches ont pu dépenser 20% de leur PIB » en aide financière et mesures fiscales de soutien à leur économie, contre seulement « 2% du PIB » chez les pays pauvres.

« Résultat : les coûts humains des confinements (…) ont été tellement énormes » dans les pays pauvres, que « dans les vagues suivantes ce n’était pas possible » de reproduire de telles mesures de restrictions, provoquant une propagation « catastrophique » de l’épidémie, a jugé Esther Duflo, citant le cas de l’Inde, qui a vu se propager un variant du virus beaucoup plus contagieux, le Delta, et décompte aujourd’hui plus de 400.000 morts de l’épidémie.

« Les occasions manquées se sont multipliées », selon Mme Duflo, qui a cité un rapport du FMI chiffrant le coût d’une vaccination de 40% de la population mondiale en 2021 et 60% en 2022 à 50 milliards de dollars, alors que le bénéfice économique pour le monde serait de 9.000 milliards de dollars.

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