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Pologne : l’ancien président du Conseil européen Donald Tusk prend la tête du principal parti d’opposition

Donald Tusk lors d’un discours au Parlement européen de Strasbourg, le 22 octobre 2019. JEAN-FRANCOIS BADIAS / AP

Donald Tusk est de retour sur le devant de la scène politique polonaise. L’ex-président du Conseil européen est devenu, samedi 3 juillet, le chef du parti d’opposition Plate-forme civique (PO) en Pologne. Après la démission du président du parti, Borys Budka, « les tâches de président de la PO sont assumées par Donald Tusk », a déclaré le porte-parole Jan Grabiec, à l’issue d’une réunion du conseil national du parti. M. Tusk élu vice-président du parti, ce qui signifie qu’il assume les fonctions de président jusqu’à une élection formelle à ce poste prévue plus tard cette année.

Agé de 64 ans, Donald Tusk reprend les rênes du parti de centre droit qu’il avait cofondé en 2001, après avoir été premier ministre de son pays entre 2007 et 2014 et président du Conseil européen entre 2014 et 2019. Durant cette dernière période, il a dû participer à la gestion de la crise des migrants, de la situation économique de la Grèce et des difficiles négociations du Brexit.

Le « démon » du PiS

Il assume actuellement la présidence du Parti populaire européen (PPE) et joue souvent le rôle de commentateur acerbe, depuis les coulisses, de la politique polonaise.

« Wiem, że trochę czekaliście. Wróciłem na 100 procent!
Wierzę i nic tej wiary nie zmieni – bez Platformy nie ma sza… https://t.co/2wfJAXMes2

— Platforma_org (@PlatformaObywatelska)

Devant un congrès du parti qui l’a ovationné samedi, Donald Tusk a affirmé être « de retour à 100 % ». Dans son discours, il a évoqué « le démon » à propos du parti conservateur nationaliste au pouvoir, Droit et justice (PiS), l’accusant de placer la Pologne dans une « situation dangereuse » en créant des dissensions avec ses partenaires de l’Union européenne. « Quand on voit le démon, on le combat », a-t-il lancé.

Une incertitude est apparue à l’approche du congrès de la PO après que le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, finaliste de l’élection présidentielle de l’année dernière, s’est déclaré prêt à prendre la tête du parti. Selon les médias, M. Trzaskowski a, depuis, fait marche arrière et ne contestera plus la candidature de M. Tusk à la direction du parti. « La Plate-forme civique sera grande de nouveau », a tweeté un député du parti, Robert Tyszkiewicz, après l’élection de M. Tusk.

La Pologne en « isolement complet »

La PO se trouve en troisième position dans les sondages, derrière le PiS et le parti centriste d’opposition Pologne 2050. Dans le même temps, le PiS a perdu sa courte majorité au Parlement et les relations avec l’UE se dégradent sur nombre de questions, notamment à propos des réformes judiciaires controversées. M. Tusk a déclaré que le chef du PiS, Jaroslaw Kaczynski, avait conduit la Pologne dans un « isolement complet » sur la scène internationale.

Les élections en Pologne sont prévues pour 2023 mais, selon les commentateurs, le parti au pouvoir pourrait être tenté par des élections anticipées pour éviter un vote de défiance au Parlement. Le PiS tient aussi son propre congrès samedi, qui devrait confirmer M. Kaczynski à sa tête. Le parti devrait approuver aussi la nomination du premier ministre Mateusz Morawiecki, 53 ans, au poste de chef adjoint, faisant de lui l’héritier présomptif du vétéran Kaczynski, âgé de 72 ans.

Un nouveau sondage réalisé en début de semaine montre que la coalition de droite au pouvoir, dominée par le PiS, est en tête avec 34 % de soutien, suivie de Pologne 2050 avec 17,1 % et de la PO avec 16,9 %. L’étude a été réalisée par l’institut de sondages Ibris pour la chaîne de télévision Polsat.

Le Monde avec AFP

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