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Les drones, nouvelle arme phare de la défense turque

Le drone de combat Anka est fabriqué par l’entreprise étatique Turkish Aerospace, à Ankara, le 5 mars 2021. ADEM ALTAN / AFP

Auréolés de leurs exploits en Syrie, en Libye et au Haut-Karabakh, les drones turcs se vendent comme des petits pains, recueillant un franc succès parmi les pays de l’ancien glacis soviétique. Après l’Azerbaïdjan, l’Ukraine et la Pologne, la Lettonie envisage à son tour d’acquérir des drones de combat Bayraktar TB2, conçus par l’entreprise privée Baykar, dont le directeur technique n’est autre que Selçuk Bayraktar, le gendre du président turc Recep Tayyip Erdogan.

En visite à Ankara, le 7 juin, Artis Pabriks, vice-premier ministre et ministre letton de la défense, s’est rendu dans les locaux de Baykar, où il s’est extasié sur le haut niveau de recherche et de développement de l’industrie turque de défense. Aucun accord n’a été signé, mais M. Pabriks a vanté, sur sa page Facebook, la nécessité d’une coopération militaire « constructive » entre la Lettonie, membre de l’Union européenne et de l’Alliance atlantique, et la Turquie, « partenaire au sein de l’OTAN ».

Deux semaines plus tôt, le président polonais Andrzej Duda avait signé à Ankara un contrat pour l’achat de 12 Bayraktar TB2, destinés à une armée polonaise soucieuse de se doter « d’équipements modernes ». « Nous faisons partie des trois ou quatre meilleurs » fabricants de drones, s’était alors félicité M. Erdogan. « En termes de rapport qualité/prix, nous sommes les meilleurs », aime à répéter Ismail Demir, le patron de SSB, l’agence gouvernementale qui chapeaute l’industrie de défense nationale.

Cette satisfaction est justifiée. En moins d’une décennie, la Turquie s’est hissée au rang des fabricants de drones les plus importants, aux côtés des Etats-Unis, d’Israël et de la Chine. Efficaces et bon marché, ses UAV (véhicule aérien non habité) ont infléchi le cours de trois conflits en 2020, détruisant chars, véhicules blindés, dépôts de munitions et systèmes de défense antiaérienne de forces adverses sur plusieurs théâtres d’opérations.

En Libye, le déploiement de TB2 et de drones kamikazes de type Kargu a contribué à la déroute de l’armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar, en juin 2020, ruinant ses espoirs de conquête de Tripoli, au profit du gouvernement d’union d’accord national de Faïez Sarraj, soutenu par Ankara.

En mars de la même année, à Idlib, les TB2 ont détruit plusieurs systèmes russes de défense antiaérienne de type Pantsir, ainsi que des blindés et des installations de l’armée syrienne loyale à Bachar Al-Assad, lequel, malgré le soutien aérien que lui assure la Russie, a dû renoncer momentanément à la reconquête du dernier fief de la rébellion, dans le nord-est de la Syrie. Enfin, à l’automne 2020, ces mêmes TB2 ont permis aux forces azerbaïdjanaises, encadrées et équipées par l’allié turc, de neutraliser une bonne partie de la défense aérienne, de l’artillerie et des blindés arméniens.

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