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A Hongkong, premier procès en vertu de la nouvelle loi de sécurité nationale

Tong Ying-kit, accusé d’avoir délibérément dirigé sa moto vers un groupe de policiers, muni d’une banderole appelant à « libérer Hongkong », arrive au tribunal, le 6 juillet 2020. ISAAC LAWRENCE / AFP

Tout le monde, à Hongkong, se souvient des images qui avaient largement circulé le 1er juillet 2020 d’un jeune homme à moto, fonçant vers un groupe de policiers, dans le quartier de Wan Chai, en plein cœur de l’île, avec, flottant derrière lui, une grande banderole noire proclamant en caractères chinois traditionnels, l’un des slogans de la révolte de l’été 2019 : « Libérer Hongkong, révolution de notre temps ». Ce jour-là, la région administrative spéciale était sous le choc de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi pour la préservation de la sécurité nationale (LSN), imposée par Pékin et que la chef de l’exécutif, Carrie Lam, avait promulguée la veille, à 23 heures.

Le geste de défiance de Tong Ying-kit, alors âgé de 23 ans, avait marqué les esprits. Dans la foulée, il avait été le premier citoyen hongkongais à se faire arrêter et inculper en raison de la LSN. Il est aujourd’hui accusé de « terrorisme » et d’« incitation à la sécession », deux des quatre crimes définis par la LSN (punissant également la « sédition » et la « collusion » avec des forces étrangères) qui prévoit des peines allant jusqu’à la perpétuité, voire une extradition et un jugement en Chine. Il est également accusé d’avoir causé des blessures graves par une conduite dangereuse. Il a indiqué son intention de plaider non coupable.

Ce procès, hautement symbolique, s’est ouvert mercredi 23 juin dans un contexte politique lourd et tendu, à l’approche du 1er juillet qui marque non seulement le premier anniversaire de la loi, mais aussi le 24e anniversaire de la rétrocession de Hongkong à la Chine (1997) et le 100e anniversaire du Parti communiste chinois. Le journal d’opposition le plus populaire de Hongkong, Apple Daily, est acculé par les autorités qui ont bloqué ses fonds, et sa fermeture est imminente. Alors que le directeur du titre et son rédacteur en chef ont été inculpés en raison de la LSN et placés en détention provisoire samedi, l’un des plus anciens éditorialistes du titre, qui signait sous le nom de plume Li Ping, a également été arrêté chez lui, mercredi matin. La police a indiqué que d’autres arrestations allaient suivre.

Poursuites contre les organisateurs des primaires

Tong Ying-kit a été maintenu en détention préventive depuis près d’un an malgré ses nombreuses demandes de libération sous caution, toutes refusées, ainsi qu’une ordonnance d’habeas corpus émise par ses avocats. La ministre de la justice, Teresa Cheng, avait en outre annoncé en février aux avocats de Tong Ying-kit que leur client serait jugé sans jury, invoquant des risques pour la sécurité des jurés, étant donné la sensibilité de l’affaire. Un procès sans jury en première instance a été perçu comme une entorse aux procédures juridiques de Hongkong, mais ses avocats ont perdu plusieurs appels contre cette décision. Ce sont donc trois juges choisis et nommés par Carrie Lam pour traiter les affaires relevant de la LSN qui rendront le verdict à la fin de ce procès, qui devrait durer au moins trois semaines. Vingt-deux témoins devraient être entendus.

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