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Aux Etats-Unis, 34 femmes portent plainte contre Pornhub pour des vidéos d’abus sexuels

Une plainte a été déposée en Californie, jeudi 17 juin, par 34 femmes qui accusent le site Internet Pornhub et sa maison mère d’avoir sciemment mis en ligne des vidéos où elles sont victimes de viols et autres abus sexuels, y compris lorsqu’elles étaient mineures. « Il s’agit d’une affaire qui porte sur des viols, pas sur la pornographie », selon cette plainte au civil, dont l’Agence France-Presse (AFP) a eu une copie.

Les avocats représentant les 34 plaignantes accusent Pornhub, et sa maison mère, MindGeek, l’un des géants mondiaux de l’Internet pour adultes, d’être « une entreprise criminelle classique », dont le modèle économique repose sur l’exploitation à des fins financières de contenu sexuel non consensuel.

Parmi les 34 plaignantes, qui résident aux Etats-Unis ou à l’étranger, toutes, sauf une, ont souhaité rester anonymes. Quatorze d’entre elles disent avoir été mineures au moment des faits et être à ce titre « victimes de la traite sexuelle des enfants ». Toutes reprochent à Pornhub d’avoir tiré profit des vidéos ayant été mises en ligne à leur insu, et donc sans leur consentement – souvent par des petits amis ou des agresseurs – et réclament des dommages et intérêts pour les préjudices subis.

MindGeek qualifie les accusations de « catégoriquement fausses »

Serena Fleites, qui s’est déjà exprimée publiquement dans la presse, est la seule plaignante à être citée nommément. En 2014, elle avait appris qu’une vidéo « sexuellement explicite », que son petit ami l’avait contrainte à réaliser alors qu’elle était âgée de 13 ans seulement, avait été placée sur Pornhub. Malgré le titre faisant sans ambiguïté référence à une « brunette de 13 ans », la vidéo était demeurée en ligne jusqu’à ce que l’adolescente, se faisant passer pour sa mère, demande à Pornhub de la retirer. La plate-forme avait mis plusieurs semaines à s’exécuter, laissant largement le temps à la vidéo d’être diffusée, dit la plainte.

Selon les avocats des plaignantes, la société MindGeek possède plus d’une centaine de sites pornographiques, des maisons de production spécialisées et diverses marques correspondantes, parmi lesquelles Pornhub, RedTube, Tube8 et YouPorn. Le groupe totaliserait, selon eux, quelque 3,5 milliards de visites chaque mois.

Sollicitée par l’AFP, MindGeek, qui n’avait pas réagi jeudi soir, a réfuté ses accusations auprès de médias américains, qualifiant celles-ci de « totalement absurdes » et « catégoriquement fausses ».

Pornhub s’était déjà retrouvé dans la tourmente l’an dernier après la publication d’un article du New York Times l’accusant d’héberger des vidéos pédopornographiques et de viols, ce qu’il avait déjà démenti. Dans la foulée, le géant de la pornographie avait annoncé de nouvelles mesures, se voulant « à l’avant-garde en matière de lutte et d’éradication du contenu illégal ».

Le Monde avec AFP

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