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Les Suisses repoussent une loi sur le climat par référendum

Une banderole invitant à voter « non » au référendum suisse du 13 juin portant, entre autres, sur des mesures permettant de réduire l’utilisation des pesticides dans l’agricultue, à Penthaz, en Suisse, le 31 mai 2021. DENIS BALIBOUSE / REUTERS

D’accord pour être verts, mais à condition que ça ne coûte rien. C’est le message que les citoyens de la Confédération helvétique ont envoyé à leurs dirigeants dimanche 13 juin, en repoussant par une faible marge une nouvelle « loi CO2 », qui aurait donné au pays les moyens de respecter les objectifs de l’accord de Paris, paraphés par Berne. Le résultat est une surprise dans un pays qui se considère comme un bon élève sur le plan climatique. Et qui, de surcroît, se trouve sur la ligne de front du réchauffement.

Dans les Alpes, au-dessus de 1 500 mètres, la hausse des températures est comparable à celle de la zone arctique, avec des projections à + 6 degrés Celsius d’ici à la fin du siècle. Mais la fonte accélérée des glaciers du château d’eau de l’Europe n’a pas pesé lourd dans les urnes face à la crainte pour les budgets des familles.

Pendant toute la campagne, les opposants ont ferraillé contre « l’écologie punitive », avec des slogans accrocheurs : essence plus chère, classe moyenne appauvrie, industrie matraquée. Ces mises en garde ont fini par convaincre l’électorat de renoncer à cette loi, pourtant déjà acceptée à une large majorité au Parlement, et alors que les sondages la donnaient encore gagnante à 60 % il y a deux mois.

Une politique climatique « en ruine »

Du côté des Verts, auteurs de succès électoraux à répétition depuis 2018 et qui voient la population adhérer de plus en plus à leurs préoccupations, la déception est palpable. Après avoir souligné que les Suisses étaient les premiers à s’exprimer dans l’isoloir sur l’application de l’accord de Paris, la députée verte de Genève Lisa Mazzone souligne que « le résultat est tout de même serré. J’observe que, dans les villes, la loi obtient un plébiscite. C’est le clivage villes-campagnes, souvent observé dans ce pays, qui a fait basculer le scrutin, avec notamment une forte mobilisation dans les campagnes conservatrices ».

Concrètement, la loi refusée aurait introduit une série d’incitations financières, d’investissements et de programmes d’innovation

Le taux de participation, qui a atteint les 60 %, est en effet été très élevé – les Suisses votant tous les trois mois sur leurs traditionnelles initiatives ou référendums, il n’est pas rare que le taux de participation ne dépasse pas les 35 %. Mais cette fois-ci, deux initiatives écologistes pour interdire les pesticides de synthèse et l’utilisation d’antibiotiques dans les élevages étaient également au programme de la journée de votations et elles ont largement mobilisé contre elles l’électorat rural ou périurbain, ce qui peut aussi avoir joué un rôle dans le torpillage de la loi CO2.

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