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Un ranger dans le parc national de la Pendjari au Bénin, en janvier 2018. STEFAN HEUNIS / AFP
En mai 2019, deux touristes français ont été enlevés dans le parc de la Pendjari, au nord du Bénin, puis libérés quelques jours plus tard par l’armée française au Burkina Faso. Cette opération, au cours de laquelle leur guide béninois puis deux soldats français ont trouvé la mort, avait été déclenchée pour éviter leur transfèrement à la katiba Macina, une unité combattante djihadiste très active au centre du Mali.
S’ils ne sont pas présents de manière permanente dans le nord du Bénin, des éléments liés à des groupes extrémistes circulent dans cette partie du pays. Ils alimentent la crainte, partagée par de nombreux observateurs, d’une importation de la violence du Sahel vers les pays côtiers du golfe de Guinée.
Kars de Bruijne est chercheur spécialisé sur les conflits au sein de l’Institut des relations internationales de Clingendael, aux Pays-Bas. Dans un rapport rendu public jeudi 10 juin, il analyse les dynamiques sécuritaires et politiques dans les régions sensibles de l’Alibori, le Borgou et l’Atacora, frontalières avec le Niger, le Burkina Faso et le Nigeria.
Pour des raisons sécuritaires mais aussi politiques, les informations relatives à la situation dans le nord du Bénin sont rares. Comment avez-vous établi ce rapport ?
Les nouvelles données que présente ce rapport proviennent d’une organisation locale – dont le nom n’a pas été divulgué pour des raisons de sécurité – et de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled). Ces données vont de 2017 à nos jours et montrent qu’il existe divers conflits communautaires dans le nord du Bénin, qu’ils sont devenus meurtriers et qu’ils s’intensifient au fil des années. Le gouvernement béninois semble cacher délibérément ces problèmes au public même si, c’est vrai, il cherche à les résoudre.
Comment décrivez-vous la situation dans le nord du Bénin aujourd’hui ?
La situation est plus grave que nous le pensions. Entre 2017 et 2019, on recense près de 30 % d’incidents violents en plus. Depuis mars 2020, date à laquelle l’organisation locale partenaire a commencé à fournir des informations hebdomadaires à Acled, le nombre de cas signalés de violences a quasiment triplé.
Des rapports réguliers en provenance de Côte d’Ivoire, du Togo, du Nigeria et du Ghana font état de prédicateurs itinérants, de recrutement de jeunes par les groupes armés, de transit des combattants sahéliens et de commerce avec des djihadistes. Cela montre que les zones côtières de l’Afrique de l’Ouest sont peut-être face à un risque de crise sécuritaire importante.
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L’article « Il y a au moins cinq cellules djihadistes qui opèrent dans le nord du Bénin » est apparu en premier sur zimo news.