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« Joe Biden poursuit sans complexe la guerre commerciale et technologique de Donald Trump »

Quelques heures avant de s’envoler pour l’Europe, mercredi 9 juin, Joe Biden a signé un décret annulant l’interdiction des plates-formes TikTok (partage de courtes vidéos), WeChat (messagerie, paiement en ligne…) et huit autres applications. La mesure avait été décidée en 2020 par Donald Trump − et aussitôt suspendue par la justice −, au motif que ces filiales des géants chinois ­ByteDance et Tencent risquaient de porter atteinte à la sécurité nationale. Des accusations d’espionnage que ces firmes ont toujours rejetées.

Il ne faut pas y voir d’angélisme ni de relâchement face à Pékin, même s’il n’a pas repris l’idée caressée par son prédécesseur de céder « TikTok USA » à une société américaine. Dès sa prise de fonctions, M. Biden avait rappelé que la Chine est un adversaire systémique sur les valeurs, le commerce et la technologie. Il a d’ailleurs donné quatre mois à l’administration pour évaluer si ces applications connectées « peuvent présenter un risque inacceptable pour la sécurité nationale des Etats-Unis et le peuple américain », a expliqué la Maison Blanche.

Intelligence artificielle

Si M. Biden tourne le dos à la politique anticlimat de M. Trump, il poursuit sans complexe la guerre commerciale et technologique dont l’issue déterminera la puissance dominante au XXIe siècle. Il a pris des mesures pour renforcer les chaînes d’approvisionnement du pays. Et la décision concernant les applications TikTok et WeChat avait été précédée, la veille, par l’adoption d’un texte important.

Avec le soutien d’élus républicains, le Sénat a voté un plan de 190 milliards de dollars (156 milliards d’euros) pour soutenir la recherche et développement (R&D) dans des secteurs de pointe comme les semi-conducteurs (54 milliards), l’intelligence artificielle et l’informatique quantique, où la Chine a rattrapé, voire dépassé la première puissance économique. Inquiet du retard pris par l’Amérique dans ces secteurs sensibles et stratégiques, M. Biden a salué un texte qui doit permettre à l’Amérique de « maintenir sa position de nation la plus innovante et la plus productive du monde ».

Au nom d’un « America first » qu’il n’a pas davantage renié, M. Biden tient aussi fermement la barre des nouveaux droits de douane imposés par l’administration Trump à la Chine, et parfois à l’Europe. Il n’est pas question d’affaiblir, mais bien de renforcer le « Buy American Act », qui favorise les entreprises américaines concourant à des marchés publics. Ni de renoncer à reprendre la main laissée à la Chine, et plus largement à l’Asie, sur des biens aussi essentiels que les puces, les principes pharmaceutiques actifs, les terres rares ou les batteries automobiles. Et il y a quelques jours, le président a rallongé la liste des sociétés chinoises liées à l’armée dans lesquelles il est interdit aux Américains d’investir. Chaque jour, M. Biden fait mentir le sobriquet de « China Joe » que son adversaire lui avait collé pour sa supposée complaisance envers l’empire du Milieu.

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