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« Henry Kissinger, l’Européen » : le maître de la « realpolitik »

Livre. Au faîte de sa gloire, Henry Kissinger faisait la « une » des grands médias tel Newsweek qui le croquait en Superman en raison de ses succès diplomatiques, mais aussi celle de magazines people pour ses supposés talents de séducteur. Le destin de « Super K » est un concentré du rêve américain. « Il y a quelque chose d’extraordinaire dans le parcours de ce petit garçon juif allemand, qui naît à quelques kilomètres à peine de Nuremberg, grandit au cœur même de l’enfer nazi et devient le plus grand diplomate que les Etats-Unis aient connu », écrit Jérémie Gallon, qui voit en lui le digne successeur d’un Metternich ou d’un Talleyrand. « Il nouera des alliances qui redessineront les équilibres du monde et sera celui qui façonnera durablement l’échiquier géopolitique du XXe siècle », s’enthousiasme l’auteur, jeune avocat et spécialiste du droit international.

Le bilan d’Henry Kissinger, universitaire prêté à la politique, à la tête de la diplomatie américaine sous Richard Nixon puis sous Gerald Ford, est impressionnant : il fut le maître d’œuvre de la normalisation américaine avec la Chine communiste ; il négocia le retrait américain du Vietnam et imposa contre une bonne partie du camp républicain la politique de détente avec Moscou dont la conférence d’Helsinky et son acte final de 1975, avec son chapitre sur les droits de l’homme qui encouragea la dissidence et amorça le processus qui allait mener à l’effondrement de l’URSS.

Richard Nixon, Moscou, le foot…

Les ouvrages sur Kissinger sont innombrables. Lui-même en écrit beaucoup, n’hésitant pas à exposer et à expliquer longuement ce qu’il fit pendant ses années passées à la Maison-Blanche entre 1969 et 1977, comme conseiller à la sécurité nationale puis comme secrétaire d’Etat. Il cumula même les deux fonctions, cas unique dans l’histoire diplomatique américaine.

Déjà auteur du Journal d’un jeune diplomate dans l’Amérique de Trump (Gallimard, 2018) où il racontait son expérience de conseiller auprès du représentant de l’Union européenne à Washington, Jérémie Gallon fait le choix de donner vingt coups de projecteur sur tel ou tel aspect de la vie ou de la pensée de son héros, comme ses complexes relations avec Nixon, les dessous de sa politique chinoise, les difficultés avec Moscou, son rapport à la judéité, son respect pour Raymond Aron, sa passion pour le foot, etc. Ce sont autant de brillants exercices d’admiration, même si les aspects les plus noirs du bilan de Kissinger ne sont pas omis, comme les bombardements secrets américains au Cambodge ou la chute de Salvador Allende.

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