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Kim Yo-jong, sœur de Kim Jong-un et « communicante » agressive de la Corée du Nord

Par Philippe Pons et Harold Thibault

Publié aujourd’hui à 02h48, mis à jour à 06h14

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PortraitLa jeune sœur du leader nord-coréen occupe une place particulière au sein du régime. Considérée comme la voix du pouvoir, elle multiplie les déclarations virulentes et s’affiche de plus en plus souvent au premier plan.

Les Etats-Unis feraient bien de ne pas « répandre une odeur de poudre », s’ils veulent éviter « une riposte à en perdre le sommeil ». Ainsi parle Kim Yo-jong, la sœur du leader nord-coréen Kim Jong-un. Ces menaces, prononcées le 16 mars, visaient à donner le ton face à la nouvelle administration américaine alors que le secrétaire d’Etat Antony Blinken effectuait sa première visite en Asie. Et ce n’est pas un hasard si elles sont venues de cette trentenaire au visage fin et au verbe cinglant.

Après être longtemps restée dans l’ombre, elle s’affiche désormais en « communicante » en chef de ce régime communiste. Elle a même pris une telle importance que ses propos contre les Etats-Unis, et davantage encore contre la Corée du Sud – dont les dirigeants sont traités de « bande d’idiots » – sont décortiqués à l’étranger pour essayer d’y déceler les orientations de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). A la veille d’un probable nouveau bras de fer avec les Etats-Unis de Joe Biden, les analystes voient dans son activité médiatique une innovation du régime sur le front de la propagande.

L’ascension de cette jeune femme s’est faite lentement, et toujours en retrait de son frère. En décembre 2011, lors des funérailles de leur père, Kim Jong-il, elle n’est encore qu’une silhouette frêle et effacée sur la photo du clan familial. Sa première véritable apparition publique a lieu sept mois plus tard, pour l’inauguration du parc d’attractions Rungra, à Pyongyang. En 2014, on la retrouve aux côtés de son frère à l’occasion du vote pour le renouvellement des membres de l’Assemblée populaire suprême.

Kim Yo-jong, sœur du leader nord-coréen Kim Jong-un, lors d’une cérémonie au mausolée de Ho Chi Minh, à Hanoï (Vietnam), le 2 mars 2019. JORGE SILVA / AFP

Désignée par les médias officiels comme la « camarade Kim Yo-jong », ou la « première vice-directrice d’un département du parti », elle apparaît de plus en plus fréquemment. Son rôle : veiller en coulisses au protocole, en particulier en matière diplomatique.

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Sa véritable sortie en pleine lumière date du 9 février 2018. Ce jour-là, elle représente son frère à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver à Pyeongchang, en Corée du Sud. C’est la première fois depuis la guerre (1950-1953) qu’une descendante directe de la « lignée du mont Paektu », montagne sacrée de la Corée et haut lieu de la guérilla antijaponaise dirigée par son grand-père, Kim Il-sung, se rend ainsi au Sud.

A la tribune d’honneur, elle est assise, tout sourire, au côté du rigide vice-président américain, Mike Pence, sur la défensive et peu désireux de briser la glace. « Je n’ai pas évité la sœur du dictateur, mais je l’ai ignorée. J’ai pensé qu’il était malvenu pour les Etats-Unis de lui porter la moindre attention », se justifiera par la suite cet ultra-conservateur.

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