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En Israël, la perspective d’un gouvernement sans Nétanyahou se précise

Naftali Bennett, le 24 novembre 2019 POOL NEW / REUTERS

En Israël, le héraut de la droite radicale Naftali Bennett a annoncé, dimanche 30 mai, son intention de rejoindre le camp de Yaïr Lapid, centriste à la tête de l’opposition. Ce dernier tente de rallier une coalition pour mettre fin au règne du premier ministre Benyamin Nétanyahou, le plus long de l’histoire de l’Etat hébreu.

« J’annonce que je vais tout faire pour former un gouvernement d’union avec mon ami Yaïr Lapid », a déclaré M. Bennett, qui cultivait depuis plusieurs semaines le mystère sur son intention de joindre ou non le chef de l’opposition. « Dans ces instants de vérité, il faut savoir prendre ses responsabilités », a-t-il ajouté lors d’un discours télévisé. « Yaïr et moi avons nos différences mais nous partageons l’amour de ce pays. »

« Ce gouvernement sera un danger pour la sécurité de l’Etat d’Israël. Il s’agit de l’arnaque du siècle », a réagi M. Nétanyahou, lui aussi dans un discours retransmis à la télévision.

« Remplacer le régime de Nétanyahou »

Pour former un gouvernement, M. Lapid, à la tête du parti Yesh Atid (« Il y a un futur »), doit réunir les soutiens de 61 députés. Avec l’appui de la gauche, du centre et de deux formations de droite, il en avait rassemblé 51, jusqu’au ralliement de M. Bennett. M. Lapid n’a plus que quatre députés à rallier pour tourner la page de l’ère Nétanyahou. Il compte sur les partis arabes israéliens, qui ne se sont pas encore clairement positionnés.

Après des semaines marquées par la guerre de onze jours entre le Hamas palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza et l’Etat hébreu, des tensions à Jérusalem-Est et des heurts dans des villes judéo-arabes en Israël, M. Lapid avait relancé vendredi son offre pour un « gouvernement d’union nationale », disant vouloir une coalition qui dise « nous sommes ici ensemble, notre lutte est commune, ce pays est notre responsabilité à tous ».

M. Nétanyahou avait riposté dimanche matin en appelant M. Bennett et Gideon Saar, chef d’un petit parti de droite, à « venir, maintenant, tout de suite » entamer des discussions en vue d’une coalition gouvernementale, sur le principe d’une rotation à sa tête, à commencer par M. Saar, puis MM. Nétanyahou et Bennett. Ancien du Likoud, M. Saar a écrit sur Twitter ne pas être intéressé et rester fidèle à son projet : « remplacer le régime de Nétanyahou ».

Il y a vingt-cinq ans presque jour pour jour, le 29 mai 1996, M. Nétanyahou avait vaincu le travailliste Shimon Peres et était devenu premier ministre pour trois ans. Il était revenu au pouvoir en 2009 et ne l’a plus quitté depuis. Jugé pour « corruption » dans trois affaires, il est le premier chef du gouvernement à faire face à des poursuites criminelles en cours de mandat.

L’Etat hébreu a tenu quatre élections législatives en moins de deux ans. Aucun de ces scrutins n’a pu départager M. Nétanyahou de ses rivaux, ou aboutir à un gouvernement stable.

Le Monde avec AFP

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