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En Inde, un champignon noir atteint d’anciens malades du Covid-19

Des patients infectés par la mucormycose sont soignés dans une unité spécialisée d’un hôpital gouvernemental à Hyderabad, en Inde, le 23 mai 2021. MAHESH KUMAR A / AP

Alors que l’Inde commence à entrevoir le pic de la deuxième vague qui a ravagé le pays depuis le mois d’avril, un nouveau fléau a fait son apparition : la mucormycose, appelé « champignon noir », qui atteint les tissus humains et les noircit. Près de 10 000 cas ont été recensés chez des convalescents du Covid-19. Une dizaine d’Etats ont classé l’infection en « épidémie » et le gouvernement de Narendra Modi leur a demandé de renforcer la prévention, l’hygiène et l’assainissement dans les hôpitaux.

Cette affection rare, mortelle dans 50 % des cas, mais qui n’est pas contagieuse, affecte les sinus, le cerveau et les poumons. Elle peut entraîner des amputations, quand les malades arrivent trop tard pour être soignés et qu’il faut enlever les organes atteints. Les premiers signes sont des maux de tête, un gonflement du visage, de la fièvre et l’apparition de taches noires.

Pénurie d’antibiotiques

Plusieurs explications sont avancées pour expliquer l’émergence de la mucormycose : les experts soupçonnent en priorité l’utilisation abusive de stéroïdes chez certains patients gravement atteints par le Covid-19, notamment les diabétiques dont l’immunité a pu être, ainsi, fortement réduite. Car les stéroïdes permettent de réduire l’inflammation pulmonaire, mais ils entraînent une réduction de l’immunité et une augmentation du taux de glycémie, deux facteurs aggravant pour les diabétiques.

New Delhi compte 475 cas d’infection par le champignon noir, alors qu’avant la deuxième vague seuls un ou deux cas étaient répertoriés par mois

L’usage de l’oxygène pourrait également être en cause. Confronté à une pénurie majeure, le gouvernement a dû autoriser le recours à l’oxygène industriel, qui a peut-être été conditionné dans des bouteilles sans l’hygiène appropriée. Le champignon noir n’avait pas été signalé lors de la première vague, selon le Conseil indien de la recherche médicale, l’organisme gouvernemental chargé des travaux sur le nouveau coronavirus.

Il existe un traitement efficace avec l’amphotéricine B liposomale, mais l’Inde déplore une pénurie de cet antibiotique antifongique. Saisie par un malade, la Haute Cour de Delhi a constaté, lundi 24 mai, que l’écart entre la demande et l’offre d’amphotéricine B est trop important pour être comblé. « Il semble que la production actuelle et les prévisions d’approvisionnement et d’importation ne suffisent pas à répondre aux besoins de traitement du champignon noir », ont conclu les magistrats. New Delhi compte 475 cas d’infection par le champignon noir, alors qu’avant la deuxième vague seuls un ou deux cas étaient répertoriés par mois. Trois établissements ont été désignés pour accueillir les patients.

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