France World

Israël-Palestine : Joe Biden voit dans le cessez-le-feu une « opportunité » pour la diplomatie, mais sans avancer d’objectifs politiques

Le président Joe Biden dans l’East Room de la Maison Blanche à Washington, DC, le 20 mai 2021. EVAN VUCCI / AP

Joe Biden a attendu l’annonce d’un cessez-le-feu entre Israël et le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) à Gaza pour s’exprimer solennellement pour la première fois depuis le début de ce conflit, jeudi 20 mai.

Alors que sa porte-parole, Jen Psaki, n’a cessé pendant la crise de mettre en avant l’efficacité que présenterait selon elle une diplomatie menée en coulisse, le président des Etats-Unis s’est félicité de l’issue trouvée jeudi avant de rendre un hommage appuyé au premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et au président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, le médiateur traditionnel avec le Hamas, qui est inscrit sur la liste des organisations terroristes de Washington.

Au cours d’une brève intervention de quatre minutes, le démocrate s’est efforcé de se montrer optimiste. « Je suis convaincu que les Palestiniens et les Israéliens méritent tout autant de vivre en sécurité et de jouir d’un même niveau de liberté, de prospérité et de démocratie, a déclaré Joe Biden, qui s’exprimait depuis la Maison Blanche. Mon administration poursuivra notre diplomatie discrète et infatigable pour aller vers cet objectif. Je suis convaincu que nous avons une vraie opportunité d’avancer et je m’engage à travailler en cette direction. » Il s’est ensuite retiré sans répondre aux questions de la presse.

Entretien du statu quo

Ses engagements ont frappé par leur modestie puisqu’ils se limitent à l’entretien du statu quo. Joe Biden a évoqué la poursuite de l’aide militaire américaine dont bénéficie Israël en insistant jeudi sur son aspect défensif, le bouclier antimissiles qui a limité les pertes humaines et les destructions côté israélien.

Il a symétriquement promis une aide pour reconstruire Gaza, un territoire où les conditions de vie étaient déjà extrêmes, avant les onze jours de bombardements israéliens, du fait d’un blocus impitoyable en place depuis quinze ans. Le président a insisté sur le fait que cette aide serait pilotée par l’Autorité palestinienne. Cet engagement relève de la gageure compte tenu du fait que cette dernière est absente de l’étroite bande de terre et qu’elle entretient les pires relations avec le Hamas.

Joe Biden a contribué à la sortie de crise en indiquant publiquement mercredi qu’un cessez-le-feu était devenu impératif, ce que Benyamin Nétanyahou a tout d’abord fait mine d’ignorer. Cette conclusion lui permet d’effacer une première semaine laborieuse.

Elle avait confirmé, après la crise provoquée par l’afflux de migrants à la frontière avec le Mexique en février, la difficulté de la nouvelle administration de s’adapter à un imprévu susceptible de remettre en cause un agenda centré sur la lutte contre l’épidémie de Covid-19 et des projets d’investissements massifs aux Etats-Unis. L’absence d’un ambassadeur en place et d’un envoyé spécial rattaché directement à la Maison Blanche, comme cela a pu être le cas par le passé, a pu également contribuer à un démarrage poussif.

Il vous reste 27.81% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article Israël-Palestine : Joe Biden voit dans le cessez-le-feu une « opportunité » pour la diplomatie, mais sans avancer d’objectifs politiques est apparu en premier sur zimo news.