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Aux Etats-Unis, l’image d’Israël s’érode dans le camp démocrate

Manifestation en soutien au peuple palestinien, depuis un bâtiment fédéral jusqu’à l’ambassade israélienne à Los Angeles, le 15 mai 2021. PATRICK T. FALLON / AFP

Joe Biden a changé de ton, mercredi 19 mai. Après avoir laissé initialement les coudées franches au premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dans les premiers jours du conflit qui oppose l’armée israélienne au Mouvement de la résistance islamique (Hamas) palestinien, le président des Etats-Unis lui a indiqué, selon la Maison Blanche, au cours d’un entretien téléphonique, qu’« il s’attendait à une désescalade significative [mercredi] en vu d’un cessez-le-feu ».

Cette évolution répond sans doute à la crainte qu’un enlisement entraîne un plus grand engagement de Washington, auquel il rechigne, mais elle survient aussi alors que le soutien longtemps inconditionnel à Israël du Parti démocrate est remis en question. Sa fracture sur ce dossier lancinant a été manifeste à la Chambre des représentants, jeudi 13 mai. Deux groupes d’élus démocrates y ont pris la parole pour défendre des positions opposées.

Les pro-israéliens ont rejeté les critiques soulevées par les bombardements de l’armée israélienne contre le Hamas à Gaza, à l’origine de nombreuses victimes civiles. « Personne ici ne devrait trouver des excuses à une organisation terroriste [le Hamas]. Vers qui ira ensuite la sympathie ? L’Etat islamique ? Al-Qaida ? Le Hezbollah ? Même si nous ne sommes pas toujours d’accord sur la politique d’Israël, nous devons être très clairs sur le fait que rien, rien, ne justifie qu’une organisation terroriste tire des roquettes sur notre allié », a assuré un élu du New Jersey, Josh Gottheimer.

Tout en condamnant les tirs du Hamas sur les villes israéliennes, dont « personne devrait faire l’épreuve », Mark Pocan, un élu du Wisconsin, a tenu à replacer la crise dans le contexte de « la discrimination et le traitement disproportionné auxquels les Palestiniens sont confrontés ». « Personne ne devrait subir les pertes de vie, de liberté ou de dignité que le peuple palestinien a endurées sous Nétanyahou et les gouvernements israéliens précédents pendant les cinquante ans d’occupation de la Cisjordanie », a-t-il ajouté avant que Rashida Tlaib (Michigan), unique élue du Congrès d’origine palestinienne, invite la Chambre à « mettre fin au système d’apartheid qui, depuis des décennies, soumet les Palestiniens à des traitements inhumains et au racisme ».

La charge de Bernie Sanders contre Nétanyahou

Les déclarations de Rashida Tlaib n’ont rien de surprenant. Son appartenance au « Squad », un quatuor d’élues rangées à la gauche du Parti démocrate, la place en effet parmi les critiques intraitables de l’Etat hébreu, tout comme sa collègue de l’Etat de New York Alexandria Ocasio-Cortez, ou encore le sénateur indépendant du Vermont, Bernie Sanders.

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