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Les Tibétains en exil élisent un nouveau président

Photo de campagne de Penpa Tsering, à Bylakuppe, sa ville de naissance au Karnataka en Inde, en octobre 2020. Photo de campagne de Penpa Tsering, à Bylakuppe, sa ville de naissance au Karnataka en Inde, en octobre 2020.

Le Tibétain Penpa Tsering, 55 ans, est devenu, vendredi 14 mai, le nouveau président, ou sikyong, de l’Administration centrale tibétaine, le gouvernement tibétain en exil, au terme d’une élection en deux tours, le 3 janvier et le 11 avril. Le Parlement a également été renouvelé. Né dans un camp de réfugiés tibétains à Bylakuppe, dans l’Etat du Karnataka, en Inde, Penpa Tsering fut député, puis président du Parlement en exil. Il succède à Lobsang Sangay, le premier sikyong à gouverner après la retraite politique du 14e dalaï-lama, en 2011, et contre lequel Penpa Tsering avait perdu au second tour, lors des élections de 2016.

Depuis lors, les deux hommes se livraient une lutte politique ouverte. Nommé représentant à Washington en 2016, Penpa Tsering fut révoqué par Lobsang Sangay et accusé de « dix manquements » dans ses fonctions. Ce à quoi il répondit en engageant des poursuites pour diffamation, auprès de la Commission de justice suprême tibétaine, qui lui donna raison et ordonna en 2018 au sikyong et au Parlement d’exprimer leurs « regrets ». Ces turbulences politiques représentent en quelque sorte le baptême du feu de la mini-démocratie tibétaine, dépourvue à ce stade de partis politiques. « Il y a eu beaucoup de polarisation dans la communauté tibétaine autour de Penpa Tsering et de Lobsang Sangay ces dernières années, estime Tenam, un Tibétain réfugié en France et militant des droits de l’homme. C’est un peu un signe de normalisation démocratique. »

« Comme dans toute démocratie, les élections peuvent être source de division », réagit Penpa Tsering, en réponse à nos questions. « Ce que je peux dire avec certitude, ajoute-t-il, c’est que le grand public est plus conscient aujourd’hui que jamais auparavant [de ce qu’est une démocratie] ». L’administration centrale tibétaine, qui siège à Dharamsala (Himachal Pradesh), en Inde, représente environ 150 000 Tibétains répartis à travers le monde – la plupart étant des familles de réfugiés ayant quitté le Tibet depuis 1959 et la fuite en exil du dalaï-lama. En apparence, une quantité négligeable face aux plus de 7 millions de Tibétains vivant en Chine, dans la région « autonome » tibétaine proprement dite (3,3 millions selon le recensement de 2020) et dans les quatre provinces chinoises attenantes.

Succession du dalaï-lama

Mais un caillou persistant dans la chaussure de Pékin, dont la gouvernance du Tibet n’est possible que par un contrôle militaire et une répression policière impitoyable. Les régions de population tibétaine en Chine ont connu un soulèvement généralisé en 2008, puis une vague d’auto-immolations par le feu, de 2009 à 2013, lors de laquelle au moins 132 Tibétains ont perdu la vie, le plus souvent en lançant un appel pour le retour du dalaï-lama sur sa terre natale.

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