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La tragédie du métro de Mexico fragilise la gauche au pouvoir

Vue du pont aérien du métro qui s’est effondré, le 4 mai à Mexico. Vue du pont aérien du métro qui s’est effondré, le 4 mai à Mexico.

Deux rames orange et vert forment un « V », suspendu à une douzaine de mètres au-dessus d’un amas de béton et de ferraille. L’image tourne en boucle dans les médias et sur les réseaux sociaux mexicains depuis l’effondrement, lundi 3 mai, d’un tronçon aérien du métro de Mexico. La tragédie, qui a fait 26 morts et près de 80 blessés, ébranle des ténors de la gauche au pouvoir à moins d’un mois du scrutin législatif et local du 6 juin, crucial pour le projet réformateur du président, Andres Manuel Lopez Obrador.

« Assassins ! », « Justice ! », « Ce n’était pas un accident »… Les messages et les affiches déposés près du pont aérien, qui s’est écroulé au sud-est de la capitale, témoignent de l’indignation des habitants. Ils étaient des centaines à manifester, vendredi 7 mai, sur les lieux du drame pour dénoncer les négligences des dirigeants de gauche, à la tête de la mégapole depuis 1997. Chaque jour, la presse exhume les défaillances techniques sur cette ligne 12, construite dix ans plus tôt pour désenclaver les quartiers pauvres.

Le président, surnommé « AMLO », est visé au travers de ses deux dauphins, pressentis pour la présidentielle de 2024 : Marcelo Ebrard, le ministre des affaires étrangères, qui était maire de Mexico (2006-2012) au moment de la construction de la ligne 12, et Claudia Sheinbaum, l’actuelle édile de la capitale (élue en 2018). Le trio incarne cette gauche nationaliste au pouvoir depuis deux ans et demi qui met en jeu, le 6 juin, sa majorité parlementaire avec ses alliés.

C’est le plus grand scrutin local de l’histoire récente du pays : plus de 2 000 mandats, dont ceux des députés, 15 des 31 postes de gouverneurs et des milliers de fonctions municipales. Les sondages donnent la victoire au parti d’« AMLO », le Mouvement de régénération nationale (Morena), porté par la popularité du président (environ 60 %, selon les sondages). « Mais la recherche des responsabilités dans le drame du métro pourrait lui porter préjudice, souligne le politiste Virgilio Bravo. Sans majorité parlementaire, “AMLO” ne pourrait plus mener son projet réformateur pour le reste de son mandat jusqu’en 2024. »

Multiplication des failles

L’opposition monte au créneau : « Le gouvernement tue avec sa corruption et ses mauvaises décisions », martèle Marko Cortés, dirigeant du Parti action nationale (PAN, droite) et figure d’une coalition qui couvre l’échiquier politique. Même l’ancienne formation d’« AMLO », le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), en fait partie. Le bloc d’opposition accuse M. Ebrard, Mme Sheinbaum mais aussi Mario Delgado, le président de Morena. Ce dernier s’était chargé du financement des travaux de la ligne 12 à la mairie de Mexico sous le mandat de M. Ebrard.

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