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Etats-Unis : Liz Cheney, critique de Donald Trump, évincée de la hiérarchie républicaine

Liz Cheney, à Washington, mercredi 12 mai 2021. Liz Cheney, à Washington, mercredi 12 mai 2021.

Son éviction était attendue. Liz Cheney, l’une des principales critiques de l’ancien président américain Donald Trump, a été évincée, mercredi 12 mai, de sa place de numéro trois du Parti républicain à la Chambre des représentants, ont annoncé plusieurs élus à la sortie du vote au Congrès. « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour m’assurer que l’ancien président ne puisse jamais revenir [à la présidence] », a assuré l’élue du très conservateur Etat du Wyoming, devant la presse après la décision.

« Le pays a besoin d’un parti républicain fort qui se fonde sur les principes fondamentaux du patriotisme, et je m’engage à garantir que cela soit de cette façon que le parti aille de l’avant », a insisté la fille de l’ancien vice-président Dick Cheney.

Liz Cheney, 54 ans, avait survécu à une première motion de défiance en février. Mais depuis, la patience de certains collègues, y compris critiques de Donald Trump, s’est étiolée. A coups de communiqués incendiaires, ce dernier a largement pesé dans son éviction.

Signe de la profonde influence que conserve l’ex-président républicain sur son camp politique, les 212 élus républicains de la Chambre des représentants ont évincé l’élue conservatrice de la hiérarchie républicaine quelques minutes après 9 heures (15 heures à Paris), à la suite d’une réunion d’une vingtaine de minutes à huis clos. Liz Cheney « n’a aucune personnalité et n’a rien à apporter de bon à notre vie politique ou à notre pays », a commenté l’ex-magnat de l’immobilier dans un texte publié sur son blog baptisé « From the desk of Donald Trump » (« Depuis le bureau de Donald Trump »).

Critique des dérives de Donald Trump

Au cours des derniers mois, elle n’a cessé de dénoncer sans relâche le « grand mensonge » relayé par le milliardaire lorsqu’il affirme, contre toute évidence, que la dernière élection présidentielle lui a été « volée ». Et elle l’a accusé d’avoir incité à la violence des manifestants pro-Trump lors de l’assaut meurtrier du Capitole.

L’élue du Wyoming était apparue, ces derniers jours, résignée à perdre sa place de numéro trois du parti à la Chambre. Mais non sans exhorter les républicains à tourner le dos « au culte de la personnalité Trump ». Et mardi soir, elle a donné un discours cinglant contre son ennemi.

« Rester silencieux et ignorer le mensonge » sur la fraude électorale présumée « enhardit le menteur », a-t-elle lancé dans un hémicycle pratiquement vide. « Je n’y participerai pas. Je ne resterai pas immobile en silence pendant que d’autres mènent notre parti sur une voie qui abandonne l’Etat de droit et rejoignent la croisade de l’ancien président pour saper notre démocratie. »

La fille de l’ancien vice-président Dick Cheney figurait parmi les dix républicains de la Chambre à avoir voté pour la mise en accusation de Donald Trump pour « incitation à l’insurrection » lors de l’attaque du Capitole, le 6 janvier. L’ex-président américain avait, ensuite, été acquitté par le Sénat.

Evincée en prévision des élections de mi-mandat de 2022

Car, dans son rôle de numéro trois, ou conference chair, Liz Cheney était chargée de porter le message des républicains. Or, les élections parlementaires cruciales de mi-mandat, les midterms de 2022 approchent.

Le message de Kevin McCarthy est clair : impossible de l’emporter sans montrer un front uni. « Elle a perdu sa capacité à être notre porte-parole », avait écrit, mardi, Chip Roy, un élu du Texas, qui avait pourtant soutenu Liz Cheney lors du vote de défiance, en déplorant ses « attaques personnelles contre le président Trump », toujours très populaire chez les électeurs.

Pour la remplacer, le magnat de l’immobilier et Kevin McCarthy soutiennent Elise Stefanik, 36 ans. Arrivée au Congrès il y a six ans avec des positions modérées, elle est depuis devenue l’une des grandes voix pro-Trump au Congrès, où elle soutient aussi ses accusations sans fondement de fraudes électorales.

Le vote pour la nommer pourrait, néanmoins, être repoussé de plusieurs jours, sous la pression de conservateurs irrités de voir cette ex-centriste propulsée numéro trois sans débat.

Le Monde avec AFP et AP

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