L’honneur est sauf. Le Parti communiste chinois, qui célèbre cette année son centième anniversaire, n’a pas eu à annoncer une baisse de la population. Celle-ci serait passée de 1,4 milliard en 2019 à 1,412 milliard en 2020, selon les responsables du Bureau national de la statistique (BNS), qui ont rendu public, mardi 11 mai, les résultats du recensement décennal effectué l’an dernier.
En avril, le Financial Times avait affirmé que la population chinoise avait baissé en 2020, ce qui aurait constitué une première depuis la grande famine de 1961. Les chiffres officiels démentent donc cette prévision. De 2010 à 2020, l’augmentation de la population a atteint 0,53 % par an, contre 0,57 % durant la décennie précédente. « Les données montrent que la population de la Chine a continué de croître faiblement durant la décennie passée », a commenté Ning Jizhe, un des responsables du BNS.
Cela dit, nul ne nie en Chine que la population devrait prochainement décliner. La fin, en 2015, de la politique de l’enfant unique mise en place en 1979 n’a pas eu l’effet escompté. Le taux de naissance (pour 1 000 habitants), qui avait atteint 12,95 en 2016, n’a cessé ensuite de diminuer pour atteindre 10,49 en 2019. Depuis 1987, année où le pays a enregistré 25,5 millions de naissances – un record –, le chiffre baisse spectaculairement pour passer sous les 20 millions en 1998 et sous les 15 millions en 2019. L’année 2020 a été marquée par une nouvelle baisse, avec seulement 12 millions de naissances, soit un taux de fécondité de 1,3 enfant par femme.
Les statisticiens ont préféré insister sur une donnée plus avantageuse, indiquant que 17,95 % de la population avait moins de 15 ans en 2020, un pourcentage légèrement supérieur à ce qu’il était dix ans plus tôt (16,60 %). Mais, dans le même temps, le pourcentage de Chinois âgés de 15 à 59 ans, et donc considérés comme en âge de travailler, est passé de 70,14 % en 2010 à 63,35 % en 2020.
Education compétitive et onéreuse
Le phénomène n’est pas près de s’arrêter. « La Chine est tombée dans le piège de la basse fécondité », prédisait récemment Liang Jianzhang, économiste à l’université de Pékin. Selon une étude publiée par la revue The Lancet en septembre 2020, la population chinoise passerait de 1,4 milliard actuellement à 732 millions (− 48 %) en 2100. Une tendance également à l’œuvre dans d’autres pays asiatiques comme le Japon, l’Inde ou le Bangladesh. Le Nigeria (206 millions d’habitants aujourd’hui) deviendrait alors le pays le plus peuplé de la planète (791 millions).
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