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Royaume-Uni : après une déroute électorale, le Labour va être remanié

Le leader du Labour Keir Starmer après les élections à Londres, vendredi 7 mai. Le leader du Labour Keir Starmer après les élections à Londres, vendredi 7 mai.

Après les élections locales de jeudi au Royaume-Uni, l’heure est à la remise en question. Keir Starmer, le chef du Labour, principal parti d’opposition au Royaume-Uni, a annoncé dimanche 9 mai un remaniement de son « cabinet fantôme », tentant de redonner un nouveau souffle au parti.

Le Labour a peu brillé à ces élections locales en particulier en Angleterre et le Parti conservateur du premier ministre Boris Johnson lui a même pris son bastion d’Hartlepool (nord-est), qui avait toujours voté travailliste depuis les années 1970.

« Amèrement déçu », Keir Starmer avait promis qu’il ferait « tout ce qui est possible » pour regagner la confiance des classes populaires. Il a annoncé évincer de ses fonctions Anneliese Dodds, députée d’Oxford Est qui était en charge de l’économie et des finances. Elle est remplacée par l’ancienne économiste Rachel Reeves, députée de Leeds West (nord de l’Angleterre). Le responsable de la discipline au sein du parti, Nick Brown, est remplacé par Alan Campbell.

« Le Parti travailliste doit être le parti qui embrasse la demande de changement dans tout notre pays, a expliqué Keir Starmer dans un communiqué. Cela exigera d’avoir des idées audacieuses et de se concentrer constamment sur les priorités du peuple britannique. Tout comme la pandémie a changé ce qui est possible et ce qui est nécessaire, les travaillistes doivent également changer. »

Soucieux « d’apprendre » des échecs essuyés par le parti dans certaines circonscriptions, M. Starmer a déclaré dans un communiqué avoir « hâte de travailler avec notre nouvelle équipe pour relever ce défi, apporter ce changement et bâtir le programme ambitieux qui donnera naissance au prochain gouvernement travailliste. »

Angela Rayner replacée

Angela Rayner, limogée samedi en tant que présidente du parti et coordinatrice des élections retrouve finalement un poste important au sein de ce cabinet fantôme où elle est chargée de la coordination. Son limogeage, première mesure annoncée après la défaite du Labour aux élections partielles de Hartlepool avait soulevé des critiques au sein de l’aile gauche du parti.

La députée travailliste Diane Abbott avait jugé cette décision « injuste » dimanche, lors d’une interview à SkyNews.

Une autre figure du Labour, situé comme Mme Abbott à la gauche du parti, John McDonnell, s’en est pris au centriste Starmer, estimant qu’il avait fait une « énorme erreur ».

« Le chef du parti a déclaré vendredi qu’il assumait la responsabilité du résultat des élections à Hartlepool puis il prend Angela Rayner comme bouc émissaire, je pense que beaucoup d’entre nous trouvent que c’est injuste », a dit M. McDonnell à la BBC.

Outre ce remaniement, Keir Starmer a embauché comme directrice de stratégie l’ancienne responsable des sondages de l’ancien premier ministre Gordon Brown, Deborah Mattinson. Elle a écrit un livre expliquant les raisons pour lesquelles les travaillistes ont perdu aux élections législatives de 2019 le « mur rouge » travailliste, ces régions du nord de l’Angleterre affectées par la désindustrialisation et favorables au Brexit.

Quelques « bonnes performances » du Labour

Lors du « Super jeudi » d’élections, les conservateurs ont progressé en Angleterre, gagnant plus de 200 conseillers supplémentaires. En plus de la défaite cinglante d’Hartlepool, le Labour a perdu, au profit des conservateurs, le contrôle du conseil de Durham (nord-est), pour la première fois depuis 1925.

Le parti a toutefois conservé plusieurs fiefs importants, notamment à Londres où Sadiq Khan, a été réélu face au conservateur Shaun Bailey ou encore à Manchester, Liverpool (nord) et Bristol (ouest). Le Labour peut aussi se targuer de très bons résultats au Pays de Galles où le parti travailliste gallois obtient 30 des 60 sièges du parlement local, contre 16 pour les conservateurs, ce qui lui permet de se maintenir au pouvoir.

Pour Keir Starmer, ces bonnes performances « nous donnent de l’optimisme et de l’inspiration pour l’avenir ».

Le Monde avec AFP

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