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En Ecosse, le rêve indépendantiste à l’épreuve du Covid

Angus Robertson (à gauche) du Parti national écossais, prépare ses tracts de campagne dans la circonscription d’Edimbourg Centre, en Écosse, le 14 avril 2021. Angus Robertson (à gauche) du Parti national écossais, prépare ses tracts de campagne dans la circonscription d’Edimbourg Centre, en Écosse, le 14 avril 2021.

Il y a de la nervosité dans l’air en ce dernier week-end d’avant-scrutin en Ecosse. Samedi 1er mai, Angus Robertson vient de croiser un conseiller municipal Vert dans une cage d’escalier de Gorgie, un quartier populaire d’Edimbourg, à l’ouest de la capitale politique de l’Ecosse. « Je reste, au cas où il embarquerait nos prospectus », glisse le candidat SNP pour la circonscription d’Edimbourg Centre, l’une des plus disputées pour les élections du 6 mai visant à renouveler Holyrood, le Parlement « dévolu » écossais.

L’enjeu est considérable, à l’échelle de l’Ecosse comme à celle du Royaume-Uni : s’il obtient la majorité des sièges, soit 65 députés, le parti indépendantiste – qui en détient pour l’heure 61 –, a promis davantage d’aides sociales et une augmentation de salaire substantielle pour les soignants. Mais, surtout, il aura la légitimité suffisante pour réclamer un deuxième référendum d’indépendance à Londres, sept ans après celui de 2014. A l’époque, 55,3 % des Ecossais avaient préféré demeurer au sein du Royaume-Uni. Mais depuis, il y a eu le Brexit, rejeté à 62 % au nord de la Tweed, et la donne a radicalement changé, veut croire le SNP.

Les Verts ne sont pas les plus menaçants à Edimbourg Centre, une circonscription très bourgeoise, avec des poches de pauvreté autour du centre-ville. Mais toutes les voix comptent : en 2016, Ruth Davidson, l’ex-dirigeante des conservateurs écossais, avait ravi la place au SNP avec tout juste 610 voix d’avance. Elle ne se représente pas : c’est un jeune conseiller municipal tory, Scott Douglas, qui s’est mis sur les rangs et affronte l’expérimenté Angus Robertson, ex-député à Westminster et ancien chef adjoint du parti indépendantiste.

La popularité de Nicola Sturgeon

Au niveau national, face à des conservateurs dont le seul argument consiste à préserver l’Union (« je veux tout faire pour convaincre les gens d’éviter un nouveau référendum », a encore insisté Douglas Ross, le chef des tories écossais, lors d’un point presse vendredi 30 avril), le SNP court en tête malgré quatorze ans au pouvoir et un bilan en demi-teinte.

Sa chef, Nicola Sturgeon, la première ministre écossaise, jouit d’une popularité inédite en raison de sa gestion maîtrisée de la pandémie. Mais la campagne des législatives a jusqu’à présent manqué de souffle : la première ministre a fui les journalistes, et les militants n’ont commencé le porte-à-porte qu’à la mi-avril, à cause des restrictions sanitaires. Les sondages ont fléchi ces dernières semaines, ne donnant plus que le gain d’un siège supplémentaire au SNP le 6 mai, selon une synthèse des sondages réalisée par la BBC entre les 23 et 30 avril.

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