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En Allemagne, le démarrage calamiteux d’Armin Laschet dans la course à la chancellerie

Hans-Georg Maassen, ex-président de l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), le service du renseignement intérieur en Allemagne, investi comme candidat de la CDU à la députation dans une circonscription de Thuringe, le 30 avril 2021, à Suhl. Hans-Georg Maassen, ex-président de l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), le service du renseignement intérieur en Allemagne, investi comme candidat de la CDU à la députation dans une circonscription de Thuringe, le 30 avril 2021, à Suhl.

Plusieurs poids lourds de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) avaient dit tout le mal qu’ils pensaient d’une telle idée. Mais les responsables du parti dans la circonscription de Suhl (Thuringe) ne se sont pas laissé impressionner. Vendredi 30 avril, c’est à une écrasante majorité qu’ils ont investi le très controversé Hans-Georg Maassen, ex-président de l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), le service du renseignement intérieur en Allemagne, comme candidat aux élections législatives du 26 septembre.

En seulement un mois, c’est la deuxième fois que cette circonscription rurale fait la « une » de l’actualité politique nationale. Fin mars, le député local, Mark Hauptmann (CDU), avait été poussé à la démission à cause de pots-de-vin qu’il aurait touchés en provenance de l’Azerbaïdjan et de commissions qu’il aurait empochées en servant d’intermédiaire entre un fabricant de masques de protection contre le Covid-19 et les autorités.

En choisissant Hans-Georg Maassen pour lui succéder, la CDU de Thuringe a une fois de plus montré son indépendance vis-à-vis de la direction nationale du parti. En 2018, le chef des services secrets avait été limogé par le gouvernement d’Angela Merkel pour avoir contesté l’existence de « chasses à l’homme » à caractère raciste après la mort d’un Allemand lors d’une altercation avec des demandeurs d’asile à Chemnitz (Saxe). En 2019, il avait failli être exclu de la CDU en raison de ses attaques virulentes contre la politique de la chancelière et de ses déclarations jugées trop proches de celle du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD).

Séquence cauchemardesque

Dans un tel contexte, sa désignation comme candidat à la députation ne pouvait que susciter la controverse. Vendredi, un ancien député et secrétaire d’Etat du Land de Berlin a annoncé qu’il quittait la CDU après y avoir milité pendant trente ans, estimant qu’« un parti qui investit un homme comme Maassen n’est plus le [s]ien ». D’autres dirigeants du parti ont également exprimé leur indignation. En Thuringe, on justifie le choix de Hans-Georg Maassen en expliquant que ses prises de position en font un parfait candidat pour ramener dans le giron de la CDU des électeurs tentés de voter pour l’AfD.

A cinq mois des législatives, les conservateurs allemands se seraient bien passés de cette polémique, révélatrice de leurs fractures idéologiques. D’autant plus que celle-ci intervient dans une séquence déjà cauchemardesque pour eux, après « l’affaire des masques » qui a poussé à la démission trois de leurs députés, les critiques de plus en plus fortes dont fait l’objet le gouvernement de Mme Merkel pour sa gestion de la crise sanitaire et la désignation chaotique du Rhénan Armin Laschet (CDU) comme candidat à la chancellerie après un duel fratricide avec le Bavarois Markus Söder (CSU).

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