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Les fleuristes s’inquiètent de la vente à la sauvette du muguet

Un brin du muguet pour un brin de bonheur. La tradition du 1er mai pourrait bien marquer une pause bienvenue dans ce climat anxiogène lié à la pandémie de Covid-19. Mais du côté des fleuristes, l’inquiétude perdure quant à la vente à la sauvette de ces petites clochettes blanches. Car la Fédération française des artisans fleuristes (FFAF) militait pour l’interdiction de cette vente à la sauvette. Une demande non suivie par le gouvernement qui a confirmé en début de semaine qu’un « dispositif particulier est prévu pour permettre à la fois la célébration de cette tradition populaire et le respect du protocole sanitaire en vigueur. » Et de préciser que la vente à la sauvette par des associations ou particuliers reste bien autorisée « dans le respect de la limite des rassemblements à six personnes. »

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Une annonce dont la FFAF a pris acte mais celle-ci espère néanmoins un encadrement strict de ces ventes sur la voie publique. « Il appartient à l’Etat de prendre ses responsabilités », indique Florent Moreau, président de la FFAF à Challenges. Pourquoi une telle opposition des fleuristes? « Ce que l’on dénonce, ce n’est pas la vente bon enfant par des particuliers ou associations mais celle

des réseaux illégaux de distribution », précise-t-il. Des ventes « sauvages » qui créent selon lui une forte « distorsion de concurrence » en raison de l’absence de paiement des charges et TVA, contrairement aux professionnels du végétal.

22 millions d’euros dépensés

Un sujet d’autant plus sensible que le muguet du 1er mai est un temps fort de l’année pour les fleuristes. C’est tout simplement le « 4e jour d’activité derrière la fête des mères, les fêtes de fin d’année et la Saint-Valentin », confirme Florent Moreau. En 2019, ce sont 22 millions d’euros qui ont été dépensés pour cette tradition par les foyers français selon l’interprofession du végétal Val’Hor. Avec 31% des ventes réalisées chez un fleuriste, 25% en grande distribution, 11% sur un marché, 9% en jardinerie et 4% directement sur l’exploitation. Ce qui laisse 20% de ventes réalisées dans d’autres lieux et notamment dans la rue. Sur cette part, « une petite moitié pourrait être de la vente bon enfant », estime Florent Moreau.

Si la FFAF déplore la décision qu’a prise le gouvernement, Florent Moreau se montre toutefois satisfait du soutien apporté: le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie et celui en charge des PME Alain Griset se sont notamment rendus mardi chez un producteur de muguet dans le pays nantais, où poussent d’ailleurs 80% des 60 millions de brins produits dans l’Hexagone. Et à cette occasion, Alain Griset a justement encouragé les Français à se procurer le traditionnel brin de muguet chez des professionnels du végétal. Un geste d’autant plus fort que l’an passé, les fleuristes avaient fait les frais des sévères restrictions et fermetures qui avaient accompagné le premier confinement.

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