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« Et nous alors? »: Les professionnels du mariage lancent un appel à l’aide

Pour la première fois, quatre associations du secteur du mariage (UPSE, La Demeure Historique, l’Assocem et Sydhev) s’allient et unissent leurs forces pour peser davantage auprès du gouvernement. Ensemble, elles ont imaginé des solutions pour sauver le secteur, gravement touché par la crise sanitaire. En 2020, 30% à peine des réceptions de mariage ont eu lieu. « Certaines unions ont été signées au niveau civil pour des raisons administratives ou personnelles, mais la plupart des réceptions ont été annulées », explique Virginie Mention, co-fondatrice et présidente de l’Assocem.

Habituellement, la saison des mariages démarre en avril et s’étend jusqu’au premier week-end de septembre. Problème: à la veille du 1er mai, aucune réception n’a pu encore avoir lieu cette année. Sur les 230.000 mariages par an en saison normale, 40.000 sont célébrés en mai. Aujourd’hui, les professionnels du secteur ne savent toujours pas quand les réceptions pourront reprendre et dans quelles conditions.

Les mariages absents du calendrier de déconfinement

Alors quEmmanuel Macron a dévoilé jeudi le calendrier de déconfinement, aucune date ne correspond effectivement à la reprise des mariages. « Je pense que nous pouvons oublier mai et juin: les réceptions ne peuvent pas avoir lieu et s’arrêter à 23 heures [heure du couvre-feu à partir du 3 juin, NDLR].

Maintenant, nous misons tout sur juillet et août », explique Brice Etienne, DJ et vice-président de l’UPSE, qui regroupe 55.000 professionnels du secteur.

Pourtant, les associations ont envoyé au gouvernement et plus particulièrement au ministère de l’Économie, un projet de protocole strict pour éviter toute formation de cluster, durant une cérémonie, et pour pouvoir reprendre au plus vite. Ce protocole prévoit la désignation d’un référent sanitaire (parmi les invités ou les professionnels présents) -qui devra en amont prendre les contacts des invités pour pouvoir faire du tracing et sur place surveiller que les règles sanitaires sont respectées- et la présentation d’un test PCR négatif de moins de 72 heures. La possibilité de faire des tests antigéniques sur place a été discutée, mais vite abandonnée: « C’est très contraignant et limite au niveau de la confidentialité du secret médical », rapporte la présidente de l’Assocem. Enfin, les règles de distanciation seraient les mêmes que celles imposées dans les restaurants: six à table.

Le secteur « très favorable » au pass sanitaire

L’organisation d’un mariage-test, dans le même esprit qu’un concert test [Indochine participera à un concert test, avec 5.000 personnes, le 29 mai prochain à l’Accor Arena de Paris, NDLR] avait été proposée au gouvernement pour tester ce protocole sanitaire. Mais sans réponse de la part des ministères, l’idée est sur le point d’être abandonnée: « Nous n’avons plus le temps de faire des tests. Il faut agir et vite pour sauver la saison », précise Virginie Mention.

L’UPSE (Union des professionnels solidaires de l’événementiel) s’est également déclarée « très favorable » à l’utilisation du pass sanitaire, imaginé actuellement pour les voyages. « Dans ce pass, il y a des éléments qui prouvent que vous n’êtes pas contagieux, soit avec des tests négatifs, soit avec des certificats de vaccination donc oui ça serait utile pour les événements exceptionnels. Et, un mariage est par définition exceptionnel », précise Brice Etienne.

Une perte estimée à 1 milliard d’euros en 2021

La perte de chiffre d’affaires des entreprises impactées par l’arrêt de l’événementiel (locations de salles, traiteurs, fleuristes, magasins de robes…) est aujourd’hui estimée à 1 milliard d’euros en 2021, sur les 3 milliards d’euros de ventes habituelles. Certaines ont déjà perdu jusqu’à 90% de leur chiffre d’affaires, l’an dernier. « Des professionnels du secteur étaient déjà sur le point de couler, ils ne pourront pas survivre à une nouvelle année blanche », affirme Virginie Mention.

L’économie du secteur du mariage se maintient actuellement grâce au fonds de solidarité mis en place en 2020 par le gouvernement. « Le fonds de solidarité permettait jusqu’ici de couvrir nos charges. Mais nous commençons à faire face à un problème: nous devons rembourser les acomptes des mariages annulés en mai et juin. Chaque semaine où le secteur est à l’arrêt, 7.000 mariages sautent », prévient Brice Etienne.

En plus de l’aide de l’Etat, les régions viennent au secours de l’événementiel et plus particulièrement la région Auvergne-Rhône-Alpes, où est basée l’UPSE. « Pour nous l’événementiel est un secteur comme les autres, mis à l’arrêt par la crise sanitaire et que nous devons aider », souligne cette région, qui a mis en place une aide aux investissements, d’un montant maximal de 5.000 euros -pour les entreprises de l’événementiel jusqu’à 50 salariés- et des prêts à taux zéro – allant de 3.000 à 30.000 euros sur 5 ans. « Même avec toutes ces aides, le secteur reste en danger! Aujourd’hui, nous demandons au gouvernement une date claire sur la reprise des réceptions », s’alarme le vice-président de l’UPSE.

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