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Naufrage de 130 migrants en Méditerranée : « le moment de la honte », selon le pape François

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Un bateau pneumatique a chaviré avec au moins 130 migrants à bord, au large des côtes libyennes, le 22 avril 2021. Un bateau pneumatique a chaviré avec au moins 130 migrants à bord, au large des côtes libyennes, le 22 avril 2021.

Bien sûr, ce n’était pas encore la foule des grands jours et, dimanche 25 avril à midi, il n’y avait qu’une poignée de fidèles – quelques dizaines tout au plus –, pour assister à la prière de l’Angélus, place Saint-Pierre, rituel interrompu au printemps en raison de la pandémie. Mais les quelques mots prononcés par le pape François depuis le balcon du palais apostolique, dimanche, n’en ont pas moins eu un retentissement considérable, trois jours après l’annonce d’une nouvelle tragédie au large des côtes libyennes, où 130 migrants ont disparu en mer, après avoir attendu en vain les secours.

« Cent trente migrants sont morts en mer. Ce sont des personnes. Ce sont des vies humaines qui, pendant deux jours entiers, ont imploré de l’aide, en vain. Une aide qui n’est pas venue. Frères et sœurs, interrogeons-nous tous sur cette énième tragédie. C’est le moment de la honte. Prions pour ces frères et sœurs et pour tous ceux qui continuent à mourir au cours de ces voyages dramatiques. »

Défenseur résolu des droits des migrants, le pape François a fait de leur sort un point central de son action, depuis son élection en mars 2013. C’est par un voyage sur l’île italienne de Lampedusa, au large des côtes africaines, qu’il avait commencé son pontificat et il ne manque jamais une occasion de rappeler à l’Europe ses devoirs envers les demandeurs d’asile. Ainsi, le pape a-t-il achevé son message par ces mots : « Nous prions également pour ceux qui peuvent aider mais préfèrent détourner le regard. Prions en silence pour eux. »

« Pas un accident »

Le navire Ocean Viking, affrété par l’ONG humanitaire SOS Méditerranée, était très éloigné de la zone où une embarcation en détresse, partie de Libye dans la soirée du 20 avril, a été signalée, dans la matinée du 21 avril, par un pêcheur de Khoms (à une centaine de kilomètres de Tripoli). Quand il est arrivé sur place, le navire humanitaire n’a trouvé qu’une épave et quelques corps flottant à la surface.

Selon un rapport, publié le lendemain du drame par l’ONG Alarm Phone, qui travaille à recueillir et répercuter sur les réseaux sociaux les appels venus d’embarcations en détresse, « ces morts ne sont pas un accident ». Autrement dit : les victimes auraient pu être évitées et c’est en connaissance de cause que rien n’a été tenté, pendant plusieurs heures, pour sauver les migrants en détresse.

Depuis la mise en place, dans le courant de l’année 2017, d’unités de gardes-côtes libyens financées par l’Union européenne et chargées de surveiller les eaux internationales au large des côtes libyennes, c’est en premier lieu à Tripoli qu’incombe la responsabilité de venir en aide aux embarcations en détresse dans la zone et de les ramener ensuite dans un « port sûr », en vertu du droit de la mer. Les membres de l’ONG Alarm Phone ont cherché à les joindre dans la matinée du 21 avril, composant successivement six numéros de téléphone. Sans succès.

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