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Deux vétérans de l’armée britannique jugés pour le meurtre d’un membre de l’Armée républicaine irlandaise en 1972

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Des vétérans de l’armée manifestent devant la cour de Belfast, en Irlande du Nord, le 26 avril 2021, avant le procès de deux ex-soldats accusés du meurtre de Joe McCann. Des vétérans de l’armée manifestent devant la cour de Belfast, en Irlande du Nord, le 26 avril 2021, avant le procès de deux ex-soldats accusés du meurtre de Joe McCann.

A l’occasion d’un procès qui doit durer quatre semaines, la cour de Belfast se replonge au cœur des « Troubles », trois décennies d’affrontements en Irlande du Nord entre catholiques, partisans de la réunification avec l’Irlande et protestants, favorables à la couronne britannique. Près de cinquante ans après les faits, deux vétérans du régiment parachutiste britannique ont ainsi comparu pour le meurtre de Joe McCann lundi 26 avril.

Devant la cour, ils ont nié leur implication dans la mort de ce membre de l’Armée républicaine irlandaise (IRA), âgé de 24 ans, abattu de trois balles dans le dos à Belfast en 1972, au plus fort des « Troubles ». L’avocate de l’un d’entre eux a expliqué lors de l’audience que M. McCann était soupçonné d’être impliqué dans des meurtres et a déclaré que les militaires étaient confrontés au « choix binaire » de tirer pour l’arrêter ou de le laisser s’échapper. « Le niveau de force utilisé était déraisonnable », a pour sa part estimé un représentant du parquet.

Le gouvernement veut protéger les vétérans

Le gouvernement a promis de légiférer pour empêcher de nouvelles poursuites contre des membres de l’armée, alors que six anciens militaires ont été inculpés d’infractions liées aux « Troubles », selon un document d’information du Parlement britannique publié en février. Les poursuites incluent le Bloody Sunday, le 30 janvier 1972, lorsque des soldats ont ouvert le feu sur une marche pacifique pour les droits civiques dans le quartier de Bogside à Londonderry, faisant 14 morts. Les poursuites sur l’époque des « Troubles » suscitent la controverse en Irlande du Nord, où les tensions communautaires sont encore vives malgré l’accord de paix conclu en 1998.

Les soldats britanniques sont arrivés pour une mission de maintien de la paix en 1969, mais ont été impliqués dans certains des épisodes les plus sanglants du conflit, qui a fait au total 3 500 morts. Selon l’indice Sutton répertoriant les décès, établi par l’Université d’Ulster, l’armée britannique est responsable d’environ 300 homicides au cours des opérations qui ont officiellement pris fin en 2007.

Le gouvernement du premier ministre britannique, Boris Johnson, s’est engagé à protéger les anciens soldats, une promesse électorale très controversée qui a ébranlé le gouvernement irlandais. Le secrétaire d’Etat aux anciens combattants, Johnny Mercer, a démissionné de son poste la semaine dernière, exprimant sa frustration face à l’absence de progrès dans la mise en œuvre de cette promesse.

M. Mercer était devant la cour de Belfast lundi pour offrir son soutien aux ex-soldats. « Je pense qu’il est injuste d’essayer d’appliquer rétrospectivement les normes d’aujourd’hui en matière d’opérations et d’essayer d’obtenir justice », a-t-il déclaré aux journalistes. Il a ajouté que les soldats avaient « servi leur pays » et « fait de leur mieux ».

Le Monde avec AFP

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