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Avec sa plainte, la Commission européenne confirme ne plus miser sur AstraZeneca à l’avenir

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Des boîtes de vaccins AstraZeneca contre le Covid-19, à Ronquières, en Belgique, le 6 avril. Des boîtes de vaccins AstraZeneca contre le Covid-19, à Ronquières, en Belgique, le 6 avril.

La Commission ne se fait plus d’illusions sur la capacité d’AstraZeneca à livrer aux Vingt-Sept, au premier semestre, les 300 millions de doses prévues dans le contrat qui lie Bruxelles et le laboratoire. Si l’exécutif communautaire avait eu le moindre espoir que l’industriel puisse être en mesure de faire mieux – à ce stade, il ne devrait fournir aux Européens que le tiers des vaccins contre le Covid-19 promis –, il ne l’aurait sans doute pas poursuivi en justice.

« La Commission a lancé une action en justice contre AstraZeneca au nom de la Commission comme au nom des vingt-sept Etats membres, a-t-elle annoncé, lundi 26 avril. Concrètement, elle a saisi un tribunal de première instance belge, dans la mesure où le contrat signé avec le laboratoire relève du droit belge. « L’entreprise n’a pas été en position de mettre en œuvre une stratégie fiable afin d’assurer des livraisons en temps et en heure », argue-t-elle.

« Protéger la santé des Européens »

Au premier trimestre, AstraZeneca n’a livré que 30 millions de doses, quand les Européens en attendaient 120 millions. Au deuxième trimestre, le laboratoire devrait leur en fournir 70 millions, là où ils misaient sur 180 millions. Au total, sauf retournement de situation, les Vingt-Sept auront été privés, au premier semestre, de 200 millions de doses AstraZeneca – de quoi vacciner 100 millions de personnes – par rapport à ce qu’ils attendaient. « Notre priorité, c’est de garantir la livraison des vaccins afin de protéger la santé des Européens », a tweeté la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, lundi, pour expliquer la décision de Bruxelles de se pourvoir en justice.

Dans un communiqué, AstraZeneca a assuré avoir « pleinement respecté » le contrat avec la Commission et affiché sa volonté de « se défendre fermement ». Selon les termes du contrat, AstraZeneca s’était engagé à « faire raisonnablement de son mieux » (best reasonable effort, en anglais) pour livrer 300 millions de doses à l’Union européenne d’ici à juin et fera donc valoir devant les tribunaux tous les efforts que le groupe a faits en ce sens. Les Européens, pour leur part, rappelleront qu’ils ont, avant même d’être certains que le vaccin d’AstraZeneca serait efficace, investi 224 millions d’euros dans les capacités de production du groupe, afin que celui-ci soit justement en mesure de les livrer le moment venu.

Défiance

Le groupe assure par ailleurs « être sur le point de livrer près de 50 millions de doses aux Européens d’ici à la fin avril, ». En clair, AstraZeneca affirme qu’il aura, en avril, livré 20 millions de doses aux Vingt-Sept (en plus des 30 millions du premier trimestre). « Pour l’instant, depuis le début avril, on en a reçu moins de 5 millions », commente une source bien informée. AstraZeneca précise ainsi agir « conformément aux prévisions », faisant ici allusion aux 70 millions de doses prévues au deuxième trimestre – et non pas aux 180 millions inscrites dans le contrat.

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