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Scepticisme des opposants au régime militaire après le sommet de l’Asean sur la Birmanie

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Des manifestants devant des portraits du général Min Aung Hlaing, putschiste en chef et numéro un du régime en Birmanie, protestent contre le coup d’Etat militaire dans le pays, lors du sommet de l’Association des pays de l’Asie du Sud-Est, à Jakarta, en Indonésie, le 24 avril 2021. Des manifestants devant des portraits du général Min Aung Hlaing, putschiste en chef et numéro un du régime en Birmanie, protestent contre le coup d’Etat militaire dans le pays, lors du sommet de l’Association des pays de l’Asie du Sud-Est, à Jakarta, en Indonésie, le 24 avril 2021.

A l’issue de la toute première initiative régionale destinée à trouver une réponse diplomatique commune à la tragédie birmane, les dix pays de l’Association des pays de l’Asie du Sud-Est (Asean) sont parvenus, samedi 24 avril, à un « consensus ». Qualifié par certains observateurs d’« avancée encourageante », ce sommet organisé à Djakarta en présence du numéro un du régime militaire en personne, le général Min Aung Hlaing, s’est conclu sur la volonté des pays membres de faire « cesser la violence », d’engager « un dialogue constructif entre toutes les parties », de nommer « un envoyé spécial pour faciliter le dialogue », de « faire accepter [au régime] l’aide humanitaire » ainsi que le principe d’une « visite de l’envoyé spécial de l’Asean ».

La question de l’impact réel d’un tel « consensus » sur le destin immédiat de la Birmanie reste posée. Douze semaines après le coup d’état du 1er février, alors que 748 personnes ont été tuées par les forces de sécurité et que, selon les chiffres de l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), 3 300 autres restent emprisonnées, les opposants au régime affichent déjà leur scepticisme.

« Les résultats de la réunion de l’Asean devront se traduire dans les faits, sur le terrain, au Myanmar [nom officiel de la Birmanie] », a déclaré au Monde le « docteur Sasa », porte-parole du nouveau Gouvernement d’unité nationale (NUG), l’instance récemment formée par d’anciens parlementaires birmans et plusieurs représentants des guérillas ethniques. « Est-ce que les tueries vont cesser ? Est-ce que le pouvoir sera transféré au gouvernement légitimement élu [lors des élections législatives du 8 novembre] ? L’impunité dont jouissent les militaires va-t-elle prendre fin ? », se demande celui qui est aussi le « ministre » de la coopération du NUG et qui correspond avec le monde extérieur depuis un lieu tenu secret. A ces questions, la réponse risque fort d’être négative.

Il est cependant « encourageant », a reconnu le docteur Sasa, « de voir les responsables des pays de l’Asean s’efforcer à résoudre la crise au Myanmar ». L’Asean joue sa crédibilité sur ce dossier : si nombre d’opposants à la junte ont vu dans la présence du numéro un birman à Djakarta une reconnaissance de facto du nouveau régime, le général Min n’a cependant pas été présenté lors du sommet comme le dirigeant de la Birmanie, mais en tant que chef de l’armée.

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