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Pêche en Europe : des progrès contrastés sur la gestion des stocks halieutiques

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Selon les experts du Conseil scientifique, technique et économique des pêches (CSTEP), le pourcentage de populations surpêchées est passé de 38 % en 2018 à  43% en 2019. Ici, Le Marmouset III Selon les experts du Conseil scientifique, technique et économique des pêches (CSTEP), le pourcentage de populations surpêchées est passé de 38 % en 2018 à  43% en 2019. Ici, Le Marmouset III

Depuis une vingtaine d’années, la pression exercée par la pêche continue de faiblir dans les eaux de l’Union européenne (UE) – du moins dans l’Atlantique nord-est. La fin des années 1990 a été marquée par un pic de captures excessives dans cette partie du monde : 90 % des populations de poissons, crustacés ou céphalopodes étaient alors surpêchées. Elles étaient encore 80 % dans ce cas en 2007. Les Européens ont nettement redressé la barre depuis. Dans leur évaluation d’avril, les experts du Conseil scientifique, technique et économique des pêches (CSTEP) – l’organisme qui conseille la Commission européenne dans ce domaine – estiment que ce pourcentage a été ramené à 43 % en 2019, la dernière année évaluée. Et l’abondance moyenne des stocks halieutiques de l’ouest de l’Europe qui font l’objet d’une évaluation s’améliore : leur biomasse aurait augmenté de 35 % depuis 2010.

La bonne nouvelle est cependant relative. Sur ces 65 stocks, près de la moitié reste trop soumise aux engins de pêche pour pouvoir se renouveler. De son côté, la Méditerranée ne s’est attelée au problème que récemment. La connaissance de ses ressources halieutiques commence à s’améliorer, avec un gros temps de retard. On sait cependant qu’au moins les trois quarts de celles-ci sont encore surexploitées.

Surtout, les scientifiques constatent que les progrès marquent le pas. Ils se sont même infléchis par rapport à 2018 – la proportion de captures excessives était alors de 38 %. C’est la première fois depuis 2005 que celle-ci remonte de façon sensible, en particulier en mer du Nord et dans la Baltique. « Il est sans doute trop tôt pour tirer des conclusions, mais une inversion de tendance n’est pas à exclure », s’inquiète Didier Gascuel, professeur à Agrocampus Ouest et membre du CSTEP.

Un équilibre à atteindre

Globalement, toutes formes de captures confondues, l’Union européenne n’est pas loin d’avoir atteint son objectif moyen de bonne gestion dans l’Atlantique, grâce, notamment, à un système de quotas – auxquels échappent, jusqu’à présent, les bateaux en Méditerranée, sauf les thoniers. Elle serait même parvenue à une forme d’idéal : le rendement maximal durable (RMD). Ce fameux « RMD » répond, d’une part, à l’objectif que l’UE s’était fixé lors de la dernière réforme de sa politique des pêches en 2013 et, d’autre part, à l’un des engagements de la conférence mondiale sur la biodiversité, signée à Nagoya, au Japon, en 2010.

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