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Le cas Navalny révèle les fractures françaises sur le dossier diplomatique russe

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L’opposant russe Alexeï Navalny, à Moscou, le 20 février. L’opposant russe Alexeï Navalny, à Moscou, le 20 février.

Depuis le retour d’Alexeï Navalny sur le sol russe et son arrestation en janvier, le cas du principal opposant à Vladimir Poutine est au cœur des tensions internationales. En France, il révèle les fractures et nuances de point de vue à gauche comme à droite, sur la posture diplomatique à adopter face à la Russie.

La survie de l’activiste anticorruption est devenue un sujet géopolitique prioritaire ces dernières semaines, alors que son état de santé se détériore. Déjà affaibli par son empoisonnement au Novitchok à l’été 2020, Alexeï Navalny a mis un terme vendredi à une grève de la faim entamée le 31 mars pour protester contre ses conditions de détention. L’inquiétude a poussé les Etats-Unis et l’Union Européenne (UE) à hausser le ton et à exiger son hospitalisation, actée le 19 avril.

La veille, Emmanuel Macron avait affirmé dans un entretien sur la chaîne américaine CBS, le besoin que l’UE définisse « des lignes rouges très claires » avec la Russie, face à la reprise des tensions militaires à la frontière ukrainienne, dans la région du Donbass. Le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est exprimé le même jour sur France 2, se disant « extrêmement préoccupé » par l’état de santé d’Alexeï Navalny, dénonçant « l’acharnement » contre lui et menaçant la Russie de sanctions. Un dossier politique inflammable, qui provoque des réactions, y compris dans l’opposition.

Deux lignes à gauche

Au sein de la gauche française, si la répression de l’opposant est unanimement condamnée et sa libération réclamée, deux lignes se dessinent sur le dossier Navalny. Il y a d’abord la posture partagée par le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique) ainsi que l’eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Yannick Jadot. Ils estiment qu’il y a urgence à ce qu’une Europe unie muscle le rapport de force avec le Kremlin. Ils souhaitent voir s’étendre la liste établie par l’Union européenne en mars 2014, après l’annexion de la Crimée par la Russie, sanctionnant 21 personnalités russes par le gel de leurs actifs et leur interdiction de voyager sur le sol européen.

De plus, ces derniers estiment que quelles que soient les opinions anti-immigration et propos xénophobes connus d’Alexeï Navalny, l’opposant au régime autocratique doit être défendu à voix haute. « Les droits humains priment sur les opinions politiques », insiste Raphaël Glucksmann. Un propos appuyé par Yannick Jadot : « La question n’est pas de savoir quel est le meilleur opposant à Poutine, mais de défendre la possibilité qu’il existe une opposition. Les pudeurs de gazelles reviennent à un soutien tacite au régime. »

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