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En Iran, la sécurité des sites nucléaires envenime le débat politique

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L’ex-commandant des gardiens de la révolution, Mohsen Rezaï, participe à une manifestation à Téhéran,  le 3 janvier 2020,  à la suite du bombardement américain qui a causé la mort du général Qassem Soleimani à Bagdad. L’ex-commandant des gardiens de la révolution, Mohsen Rezaï, participe à une manifestation à Téhéran,  le 3 janvier 2020,  à la suite du bombardement américain qui a causé la mort du général Qassem Soleimani à Bagdad.

Le sabotage de la centrale nucléaire de Natanz, que Téhéran a attribué à Israël, a provoqué une onde de choc sur la scène politique iranienne. Depuis cette attaque, qui a endommagé de nombreuses centrifugeuses dans l’usine d’enrichissement d’uranium le 11 avril, le ministère du renseignement, chargé de la protection des installations nucléaires, est la cible de critiques. Aux mains du président Hassan Rohani, ce ministère est accusé par ses adversaires, notamment les gardiens de la révolution – l’armée idéologique du pays –, d’« incompétence » et de « mauvaise gestion ».

Mohsen Rezaï, ex-commandant des gardiens de la révolution et candidat déclaré à la présidentielle du 18 juin, a ainsi qualifié l’incident de Natanz d’atteinte à « l’honneur » du pays, appelant à une « purge sécuritaire » au sein des services censés protéger le programme nucléaire. Pour faire la démonstration de l’existence de failles au sein du ministère du renseignement, Mohsen Rezaï est allé jusqu’à confirmer le vol d’archives nucléaires revendiqué par Tel-Aviv, que démentaient jusqu’à présent les autorités iraniennes.

En avril 2018, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait présenté à la presse ces documents « secrets », dérobés quelques semaines plus tôt dans un entrepôt près de Téhéran, comme une preuve de la volonté de l’Iran d’« acquérir l’arme nucléaire ». L’ex-président américain Donald Trump avait, un mois plus tard, invoqué cette « preuve » en annonçant le retrait de Washington de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015. « Les documents secrets nucléaires ont été volés. Des microdrones sont venus et ont accompli des missions, a déclaré Mohsen Rezaï. Cela démontre que nous avons été infiltrés au niveau sécuritaire. »

Un but électoral

Depuis l’incident de Natanz, le deuxième dans ce complexe déjà visé en juillet 2020, Mohsen Rezaï n’est pas le seul politicien à avoir dévoilé des informations, jusqu’alors secrètes, sur les failles sécuritaires du programme nucléaire, dans le but de discréditer le gouvernement Rohani. Le 13 avril, le député conservateur et ancien chef de l’agence iranienne de l’énergie atomique Fereydoun Abbasi a, pour la première fois, confirmé que l’incident de juillet 2020 à Natanz n’était pas un « accident », comme l’avaient présenté les responsables iraniens, mais une « explosion » causée par « des munitions posées dans une table transportée dans le site », qui ont échappé à la vigilance des agents de sécurité.

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