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Navalny, Ukraine : la pression occidentale attendue sur la Russie devrait rester limitée

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Deux tests simultanés : le Donbass ukrainien et l’opposant Alexeï Navalny. A chaque fois, la même séquence. Une initiative russe, suivie de condamnations européennes et américaines, évoquant des « sanctions » et des « conséquences ». La mobilisation militaire massive de la Russie le long de la frontière ukrainienne, qui a pris de court les alliés, et la dégradation rapide de la santé d’Alexeï Navalny en prison illustrent à nouveau l’immense difficulté de l’Union européenne (UE) à définir une stratégie cohérente face à Moscou. Ce sujet sera abordé, lundi 19 avril, par les ministres des affaires étrangères de l’UE.

Européens et Américains ont appelé la Russie à la désescalade militaire face à l’Ukraine, et à la visite de médecins extérieurs auprès de l’opposant. En revenant dans son pays après une longue hospitalisation en Allemagne, M. Navalny a voulu servir de révélateur, au péril de sa vie, de la nature répressive et arbitraire du régime. Mais il ravive aussi le dilemme occidental. Comment se montrer ferme avec le Kremlin, maître en opérations de déstabilisation, en évitant la rupture ? User de sanctions si nécessaire, en sachant que leur impact est faible, faute de traquer l’argent des dirigeants russes dissimulé en Europe ? Laisser la porte ouverte au dialogue, alors que les résultats sont bien faibles, en dehors de la prolongation du traité de limitation des armements New Start avec Washington ?

« Dérive autoritaire » de la Russie

« Il y aura des conséquences si M. Navalny meurt », a annoncé, aux Etats-Unis, le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, sur CNN. Trois jours plus tôt, présentant les nouvelles sanctions américaines prises contre la Russie, Joe Biden évoquait une réponse « proportionnée », sans mentionner le cas Navalny. Selon M. Sullivan, l’administration a fait le choix d’une communication « par les voies diplomatiques », et non publiques, sur ce sujet. De son côté, dimanche, le ministre des affaires étrangères de la France, Jean-Yves Le Drian, a évoqué sur France 3 la « dérive autoritaire » de la Russie. En Allemagne, la ministre de la défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, estimait que ce pays représentait pour l’Europe une « menace immédiate et concrète ».

Ce dimanche était aussi diffusé un entretien d’Emmanuel Macron à la chaîne américaine CBS news. Le président français a souligné la nécessité de « lignes rouges claires » face à la Russie. « Lorsque nous fixons des lignes rouges, nous devons les faire respecter », a estimé le chef de l’Etat, en référence – fréquente chez lui – à l’attitude de l’administration Obama en 2013 en Syrie, qui avait renoncé aux bombardements contre le régime, pourtant accusé d’avoir eu recours aux armes chimiques contre sa propre population.

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