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En Allemagne, le compte à rebours de la succession d’Angela Merkel est lancé

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Armin Laschet (à gauche) et Markus Söder (à droite) lors d’une conférence de presse de la CDU-CSU à Berlin, le 11 avril. Armin Laschet (à gauche) et Markus Söder (à droite) lors d’une conférence de presse de la CDU-CSU à Berlin, le 11 avril.

Jusque-là, aucun n’avait clairement affiché ses ambitions. C’est désormais chose faite : dimanche 11 avril, le président de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), Armin Laschet, et celui de l’Union chrétienne-sociale (CSU), Markus Söder, ont fait savoir qu’ils souhaitaient tous les deux succéder à Angela Merkel à la tête de l’Allemagne.

A cinq mois et demi des élections législatives du 26 septembre, ce duel déclaré entre les chefs des deux « partis frères » de la droite allemande place celle-ci dans une situation périlleuse : même si les deux hommes ont assuré que le nom du candidat commun de la CDU-CSU à la chancellerie serait désigné très prochainement, leur face-à-face désormais frontal en dit long sur la crise de leadership que traverse le camp conservateur, déjà en difficulté en raison de la gestion chaotique de la crise sanitaire par le gouvernement et des soupçons de corruption qui pèsent sur plusieurs de ses élus accusés d’avoir touché de juteuses commissions pour avoir servi d’intermédiaires entre des fabricants de masques et les autorités.

C’est à l’issue d’une réunion avec les dirigeants du groupe CDU-CSU du Bundestag que MM. Laschet et Söder ont déclaré, lors d’une conférence de presse conjointe, qu’ils étaient prêts l’un et l’autre à briguer l’investiture pour le poste de chancelier. De la part du premier, ce n’était pas vraiment une surprise : pour le président de la CDU, il a toujours été clair que son parti, représenté dans quinze des seize Länder allemands, était par son poids davantage fondé à diriger le gouvernement fédéral que la « petite » CSU, qui n’existe que dans la seule Bavière.

Un signe évident de défi

De la part de M. Söder, en revanche, cette déclaration était plus inattendue. D’abord, parce qu’il a répété pendant des mois que « [s]a place [était] en Bavière » et non pas à Berlin. Ensuite, parce que personne n’avait imaginé qu’il annonce sa candidature publiquement aux côtés de M. Laschet. Qui plus est en ajoutant, comme un signe évident de défi vis-à-vis de ce dernier : « Si la CDU y est prête et veut me soutenir, alors je me tiens à sa disposition. »

Or, c’est là tout le pari de M. Söder. Cultivant une image d’homme à poigne, particulièrement depuis le début de l’épidémie de Covid-19 où il n’a eu de cesse de prôner des restrictions strictes, en phase avec les attentes de l’opinion, le ministre-président de Bavière s’est forgé, au fil des mois, une incontestable stature de potentiel chancelier. Selon la chaîne publique ARD, 54 % des électeurs estiment qu’il a les compétences pour prétendre à une telle fonction, alors qu’ils ne sont que 16 % du même avis à propos de M. Laschet.

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