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Un syndicat Amazon aux Etats-Unis? le décompte des voix reprend, le camp du « oui » pessimiste

Les syndicalistes d’Amazon semblaient s’orienter vers une défaite vendredi avant la reprise du décompte d’un vote historique sur la création d’un syndicat dans un entrepôt du groupe dans l’Etat américain de l’Alabama.

Le calcul des voix doit reprendre à 09H30 locales (13H30 GMT), après avoir été interrompu jeudi soir.

Le géant du commerce en ligne, qui a fait campagne contre le mouvement de syndicalisation, avait alors une large avance peu avant l’interruption du décompte avec 1.100 « non » contre seulement 463 « oui » comptabilisés.

Un peu plus de 5.800 employés étaient appelés à se prononcer, et 3.215 bulletins ont été reçus, soit une participation de 55%. Le vote sera remporté par la majorité simple des bulletins exprimés, soit 1608 voix.

En Bourse, le titre Amazon était en très légère baisse de 0,3% dans les échanges électroniques précédant l’ouverture de Wall Street.

« Notre système est cassé et Amazon en a largement profité », a déclaré jeudi Stuart Appelbaum, le président du RWDSU, le syndicat de la distribution que des employés de l’entrepôt de Bessemer veulent rejoindre, dans le sud des Etats-Unis.

« Nous appellerons l’agence fédérale du droit du travail à demander des comptes à Amazon sur son comportement illégal et choquant pendant la campagne », a-t-il ajouté.

Le mouvement de Bessemer a pris une dimension nationale. Il a vu s’opposer les soutiens aux employés syndicalistes – des artistes, des parlementaires démocrates et républicains, et même le président Joe Biden – et Amazon, dont les affaires ont prospéré pendant la pandémie.

– Affrontement en ligne –

Le groupe de Seattle et le RWDSU se sont affrontés en ligne. Sur le terrain, Amazon a fait valoir ses arguments contre la syndicalisation à coup de textos, d’affiches et de réunions d’information hebdomadaires dans l’entrepôt depuis des mois, tandis que les syndicalistes démarchaient les employés à l’entrée de l’entrepôt jour et nuit.

Les salariés pro-syndicats se plaignent de cadences infernales, du manque de temps pour aller aux toilettes ou pour manger, du manque de protections en matière de sécurité (notamment contre le Covid-19) et de salaires insuffisants par rapport au travail demandé.

De son côté, Amazon se défend en rappelant que les salaires démarrent à 15 dollars de l’heure (plus du double du salaire minimum dans l’Alabama) et qu’il fournit des avantages sociaux, comme la couverture santé. Le groupe assure que ses employés disposent des pauses nécessaires.

Amazon, deuxième plus important employeur aux Etats-Unis avec 800.000 salariés, est régulièrement critiqué sur le front des responsabilités sociales et environnementales par des associations et certains de ses employés.

Une autre affaire a écorné son image cette semaine: l’agence en charge du droit du travail aux Etats-Unis (NLRB) a estimé, après une enquête, que les licenciements de deux designers informatiques, qui avaient critiqué le géant du commerce en ligne, étaient bien des mesures de rétorsion de la part de l’entreprise.

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