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La montée en puissance discrète des Chabab du Mozambique

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Une femme ayant fui Palma par bateau, avec un millier d’autre passagers, débarque à Pemba le 1er avril 2021. Une femme ayant fui Palma par bateau, avec un millier d’autre passagers, débarque à Pemba le 1er avril 2021.

Lorsqu’ils ont lancé leur attaque sur Palma, dans le nord du Mozambique, les djihadistes du groupe Chabab n’étaient pas très nombreux. Une centaine de combattants environ, selon des sources locales et étrangères, dont l’assaut, entamé le 24 mars, a provoqué la chute d’une petite ville côtière. Cinq jours plus tard, l’organisation Etat islamique (EI) revendiquait l’opération des insurgés de Ahlu Sunna wal Jamaa – appelé aussi « Ansar Al-Sunna » ou plus simplement « Al-Chabab » (« les jeunes ») – sur Palma, puis faisaient l’éloge de ce groupe dans sa publication hebdomadaire, Al-Naba.

Les Chabab pouvaient alors se retirer de Palma, ayant prouvé que leur action militaire était capable de prendre le gouvernement mozambicain par surprise et de menacer un projet gazier géant, celui encore en chantier sur la péninsule d’Afungi, opéré par le groupe Total. Mercredi 7 avril, le président Filipe Nyusi a affirmé que les rebelles avaient été délogés de la ville de Palma, sans pour autant crier victoire.

« Un choc » pour le pouvoir

Le groupe Total avait annoncé, quelques jours après l’assaut des Chabab, et alors que le site du projet gazier n’avait pas été visé, retirer tout son personnel. Une source proche du dossier assure que l’opération a constitué « un choc » pour le pouvoir mozambicain, avant d’ajouter : « On espère qu’il sera salutaire. » Les forces de sécurité mozambicaines s’étaient engagées, après une première attaque non loin d’Afungi, le 1er janvier, à assurer une zone protégée dans un rayon de 25 kilomètres autour du périmètre du projet gazier. Cette ambition, qui ne prenait pas en considération les populations vivant dans cette partie de la province du Cabo Delgado, est demeurée inopérante.

L’attaque des Chabab semble aussi venir à point nommé pour appuyer la décision, en mars, du département d’Etat américain de classer les Chabab – rebaptisés au passage « Etat islamique d’Irak et de Syrie-Mozambique » (« ISIS-Mozambique ») – dans la liste des organisations étrangères terroristes. Deux formes d’analyse s’affrontent : soit la décision américaine a donné une ampleur exagérée à un mouvement rural, local, et sert la propagande des stratèges de l’EI. Soit, inversement, c’est la preuve de leur importance, jusqu’ici sous-estimée.

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